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Les nouveaux visages de la haute couture algérienne : Cinq visions de la femme algérienne

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  • Les nouveaux visages de la haute couture algérienne : Cinq visions de la femme algérienne

    Les nouveaux visages de la haute couture algérienne
    Cinq visions de la femme algérienne

    El Watan

    L’émergence d’une nouvelle vague de stylistes donne à voir d’autres approches
    de la femme algérienne moderne, habillée de rêves et d’extravagances, l’incitant
    à reprendre possession de son corps.Portraits.


    - Faïza Antri Bouzar : La combattante
    S’inspirer de la joaillerie pour la création de costumes. Cela semble être le pari de Faïza Antri Bouzar, elle-même issue d’une famille de bijoutiers. Pour ce faire, elle prend le soin de choisir, pour ses tenues algéroises, des matières précieuses et des broderies scintillantes en organza, jabot, velours et volants. Outre les matières somptueuses, Fab créations soigne la mise en scène de ses modèles grâce à des coloris recherchés et de coupes discrètement appuyées. «Pour moi, la femme algérienne est une moudjahida au sens révolutionnaire du terme et au sens de combattante.Elle ne cesse de résister et de se débattre dans un environnement qui lui est assez hostile. Elle est courageuse, dévouée et extrêmement généreuse. Elle fera d'abord et toujours passer l'intérêt des siens avant le sien, les parents, les frères, les sœurs, l'époux et les enfants», souligne-t-elle. Très ancrée dans la tradition, la styliste exhume les tenues de nos arrière-grands-mères, en leur apportant une touche moderne et rock n’roll. «Il est clair, confie-t-elle, que mon entreprise ultime est de mener la tenue traditionnelle dans les rues.Faire que le karakou ne soit plus l'apanage des fêtes, mais en l'épurant pour le rendre plus léger et portable tous les jours». «Je veux embellir toutes les femmes de toutes les corpulences, en respectant leur pudeur et leurs limites. Un style où elles se sentiraient bien à l'aise et bien dans leur peau», explique-t-elle, en émettant le vœu de la voir plus féminine et indépendante : «A mon sens, elle n'est pas assez focalisée sur sa carrière et ses propres intérêts. Des devoirs lui sont incombés bien plus que des droits (notion par ailleurs assez floue). Elle ne prend pas assez soin d'elle au sens féminin. Etre féminine est encore une tranchée à passer».
    - Zineb Ammari : Gardienne de la tradition
    Si les créations "Ammari" existent depuis 80 ans, Zineb, fière représentante de la troisième génération de cette famille de stylistes, ambitionne de dépoussiérer l’habit traditionnel algérien. Rien de sulfureux à l’horizon, mais une brise légère sublimant gandoura annabie, sahariennes et caftans marocains.Sa philosophie s’articule autour du fait que la femme serait la dépositaire de la tradition et de l’histoire. «La femme algérienne c'est elle qui transmet l'histoire et la traditions avec nos valeurs chevillés au corps», explique-t-elle. Et d’ajouter : «Je respecte la femme algérienne car c’est elle qui a éduqué plusieurs générations d’Algériens. La tenue traditionnelle, ayant une touche moderne, lui va à ravir.» Universelle, elle s’intéresse aussi bien aux broderies traditionnelles qu’aux strasses et aux paillettes des robes de soirée. La jeune femme semble voguer aisément entre les deux styles.
    - Amor Guelil : L’effrontée
    A 25 ans, Amor Guellil donne l’air de considérer la mode comme un territoire d’expression, ne s’interdit aucune audace, mélangeant les styles et donnant à voir des collections déjantées et festives. Ici, badroune et malmahfa sont conjugués avec casquette et gants en cuir. «Algéroises mais pas folklo», fait partie de l’un de ses slogans.Les créations suscitent autant l’admiration que l’incrédulité. Les femmes habillées par le jeune créateur n’ont pas froid aux yeux et donnent l’air d’émerger d’un roman de Scott Fitzgerald. La part d’ombre du créateur domine sa dernière création intitulée «Black Ten», conçue comme une évocation des années tragiques ayant éploré le pays dans les années 1990. Ses modèles sont vaporeux et provocateurs, ses créatures ont un penchant gothique et un brin d’effronterie.
    - Eddine Belmahdi : La romantique
    A 27 ans, ce jeune créateur franco-algérien -qui dit concevoir ses vêtements avec son cœur algérien et ses yeux parisiens- a été l’une des révélations de la deuxième édition de Alger Fashion Week. Entre ses mains, les tenues algériennes du terroir prennent des airs romantiques. «C'est un peu ma touche personnelle.J'aime autant les robes traditionnelles que les robes dites ''modernes''. J'essaye de mixer les deux styles. De repartir sur la simplicité de nos coupes traditionnelles, en enlevant beaucoup de bling-bling et évitant les tissus surchargés qui on tué nos tenues algériennes». Avec ses coupes délicates et raffinées, il fait une proposition convaincante de relecture du costume traditionnel avec une certaine façon de suggérer plutôt que d’asséner.Pour lui, la femme algérienne est à la fois attachée à ses racines et ouverte sur le monde. «J’ai à cœur de garder ce côté ethnique, tout en apportant de la légèreté et de la fluidité. Tout en gardant le travail ancestral à la main qui est un savoir-faire d'une valeur inestimable, mais en l'utilisant à sa juste valeur. En gros, j'aime l'habiller comme je la vois : élégante, simple et distinguée.»
    - Faouzi Chakroun : La conquérante
    L’audace, c’est sans doute ce qui qualifie le mieux ce créateur oranais, pour qui la femme est séductrice, indépendante et conquérante. Drapées dans du velours, du cuir, du brocard ou du simili, elles avancent d’un pas sûr, faisant fi des préjugés et du qu’en-dira-t-on. Ses tenues aux coupes modernes sont parfois agrémentées de broderie «madjboud», assumant ainsi son identité sans jamais tourner le dos au monde.
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