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Cancer : les antibiotiques réduisent l'efficacité de l'immunothérapie

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  • Cancer : les antibiotiques réduisent l'efficacité de l'immunothérapie

    C'est ainsi que des spécialistes expliquent en partie pourquoi ce traitement novateur, très efficace, ne donne pas toujours les effets attendus.

    L'immunothérapie est une véritable révolution thérapeutique, dont les bénéfices sont bien supérieurs à ceux des traitements habituels dans la prise en charge du mélanome métastatique, du cancer du poumon, du rein ou encore de la vessie. Malheureusement, elle ne produit pas les effets escomptés chez tous les patients, loin de là. Le Dr Bertrand Routy, médecin hématologue, et le Pr Laurence Zitvogel, directrice du laboratoire "Immunologie des tumeurs et immunothérapie" (Inserm/université Paris-Sud/Gustave Roussy), viennent d'identifier des coupables : les antibiotiques. Or 20 % des victimes de cancer en reçoivent.

    C'est dans la revue Science que cette équipe de chercheurs* vient de publier les étonnants résultats de ses travaux. Dans une première série, sur 249 patients traités par immunothérapie pour un cancer avancé du poumon, du rein ou de la vessie, 28 % avaient pris des antibiotiques à cause d'une infection dentaire, urinaire ou pulmonaire. Ces médicaments ont créé un déséquilibre au niveau de leur microbiote intestinal (de leur « flore intestinale », un écosystème complexe composé de 100 000 milliards de bactéries, virus, parasites, levures...). Les auteurs ont montré que « la prise d'antibiotiques deux mois avant et jusqu'à un mois après le début du traitement a un impact négatif sur la survie sans progression de la maladie, et la survie globale des patients dans ces trois types de cancer. »

    De bons résultats avec un microbiote reconstitué

    Pour prouver l'existence d'un lien direct de cause à effet entre la composition du microbiote intestinal et l'efficacité de l'immunothérapie, les spécialistes ont également analysé la composition du microbiote de 153 patients atteints d'un cancer du poumon ou du rein, avant et pendant leur traitement par immunothérapie. Ils ont ainsi mis en évidence une composition favorable – enrichie en certains probiotiques – chez ceux répondant le mieux au traitement, tout comme chez ceux dont la maladie avait été stabilisée pendant au moins trois mois.

    Enfin, ils ont transplanté chez des souris soit un microbiote favorable (provenant de patients ayant une bonne réponse à l'immunothérapie), soit un microbiote défavorable (provenant de malades en échec). L'évolution des cancers des petits rongeurs ayant reçu la « bonne » flore était favorable lorsqu'ils étaient traités par immunothérapie, contrairement aux autres. Chez ces derniers, l'administration d'un probiotique a permis de restaurer l'efficacité du traitement anticancer. « En modifiant le microbiote de la souris, l'efficacité de l'immunothérapie a été rétablie grâce à l'activation de certaines cellules du système immunitaire », précisent les chercheurs, qui poursuivent leurs travaux dans le but de développer des thérapies basées sur une combinaison bactéries/immunothérapie.
    * Gustave Roussy, l'Inserm, l'Inra, l'AP-HP, IHU Méditerranée Infection et l'université Paris-Sud.

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