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Traité d’amitié: Chirac: «Le temps est nécessaire»

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  • Traité d’amitié: Chirac: «Le temps est nécessaire»

    La réponse a été laconique mais sans équivoque. Selon toute vraisemblance, le traité d’amitié franco-algérien ne se conjuguera pas au futur immédiat.Et risque de ne pas l’être sur le moyen terme.

    Jacques Chirac l’a suggéré, hier, en commentant, devant la presse, la tenue du 24e somment France-Afrique, vraisemblablement le dernier de son parcours présidentiel. Avant d’aller saluer, un à un, ses pairs africains venus à Cannes, le président français a sacrifié à la rituelle conférence de presse de clôture. Le temps de brosser un premier bilan du conclave et répondre aux interrogations des médias. L’une d’elles, émise par Al-Sharq Al Awsat, était en quête «du nouveau» sur le sort manifestement illisible du traité.

    Peine perdue, le correspondant parisien du quotidien saoudien n’en a pas obtenu plus que ce qu’il savait déjà. Au même titre que nombre de ses confrères qui, quarante huit heures durant, scrutaient, dans les coulisses de Cannes, la moindre bribe d’information sur le sujet. Un projet annoncé de manière spectaculaire au printemps 2004 et contraint, depuis, au surplace faute de réconciliation mémorielle durable.

    De la trentaine de mots prononcés, en guise de réponse, par le chef de l’Elysée, il en est ressorti l’hypothèse d’un traité aux perspectives encore repoussées. Paris comme Alger, a-t-il fait remarquer, ont souhaité «qu’il nous faut le temps de le faire». Un temps «nécessaire», prend-il soin d’ajouter, espérant qu’il sera «le plus court possible».

    Au même moment presque, le Quai d’Orsay rappelait le caractère inchangé de l’opportunité du traité, tout en se montrant indécis sur l’échéancier. «Nous conservons l’objectif de conclure ce traité d’amitié. Mais je n’ai pas d’autre précision sur le calendrier», a indiqué son porte-parole, Jean-Baptiste Matteï, à la presse. Le communicant de la diplomatie hexagonale a fait remarquer que les péripéties du projet n’affectaient pas outre mesure les relations bilatérales. Des relations qu’il qualifie d’»excellentes».

    Le ton de la réponse chiraquienne à Cannes tranche avec ses déclarations antérieures sur le sujet. De son message de voeux, début 2006, devant les membres du corps diplomatique étranger accrédité en France aux propos tenus, ces derniers jours, par ses proches - Jean-Louis Debré et Pierre Mazeaud -, en passant par les messages adressés à Bouteflika, Chirac s’est gardé de parler du chantier en termes de temps. Il en avait rappelé la nécessité et la portée pour la relation bilatérale, parfois en usant de mots forts. Mais sans jamais spéculer sur sa faisabilité et l’état de son avancement. Le propos de Cannes laisse, à l’évidence, entendre que la signature du traité prendra du temps. Par son incertitude calendaire, la réponse suggère que le projet de traité ne sera pas classé de sitôt, de part et d’autre de la Méditerranée, dans les parapheurs officiels en attente de signature. Pas avant que les prochains locataires de l’Elysée et du Quai d’Orsay ne prennent leurs marques et définissent les termes de leurs feuilles de route respectives.

    A Cannes, beaucoup parmi les photographes et reporters d’images accrédités, s’étaient préparés, matériel prêt, à un tête-en-tête Chirac-Bouteflika en marge du sommet cannois. Jour et nuit, les «voyeurs» de la diplomatie étaient restés en alerte, guettant un cliché synonyme d’évocation de la relation bilatérale et sa question la plus en suspens, le traité d’amitié.

    Cette rencontre bilatérale n’a pas eu lieu, ce qui n’est pas dans les habitudes de Chirac et Bouteflika dans leurs nombreuses présences aux rendez-vous multilatéraux. Qu’il s’agisse de New York, point de ralliement annuel des «AG» onusiennes, des sommets France-Afrique ou des éditions du G8, les deux chefs d’Etat ont, le plus souvent, trouvé un moment pour faire le point. Et nourrir un dialogue politique jamais interrompu depuis sa restauration par la visite d’Hubert Vedrine, le ministre PS des AE, en juillet 1999.

    Mardi, à la veille de l’arrivée des chefs d’Etat africains sur la croisette cannoise, le porte-parole de l’Elysée s’était gardé d’inscrire le traité dans l’agenda mais sans le renvoyer aux calendes grecques. Confronté à un «certain ralentissement», le projet «reste un objectif», a dit Jérôme Bonnafont lors d’un briefing sur le 24e sommet franco-africain. Interrogé sur le cheminement du chantier, il s’est contenté de répondre : «nous veillons à ce que la part d’exception», voulue par Chirac et Bouteflika à la relation bilatérale, «soit pleine et intense»
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