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Pétrole : l'industrie américaine s'interroge sur la viabilité de sa puissance

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  • Pétrole : l'industrie américaine s'interroge sur la viabilité de sa puissance

    Le Bassin Permien région, l'ouest Texas sud-est Nouveau Mexique fantasmer secteur. Elle compte déjà quart production américaine brut pourrait doubler nombre barils jour d'ici 2023.

    Le Bassin Permien est cette région, à l'ouest du Texas et au sud-est du Nouveau Mexique qui fait fantasmer tout le secteur. Elle compte déjà pour un quart de la production américaine de brut et pourrait doubler son nombre de barils par jour d'ici à 2023. - Shutterstock
    Les Etats-Unis pourraient devenir le premier producteur de pétrole en 2023 grâce au schiste. Mais certains tempèrent cet optimisme à tout va. A Houston, lors de la grande messe du secteur, les avis sont très partagés.
    Cinq, six,... sept ans ? Combien de temps peut durer l'hyper croissance de la production de pétrole américaine ? La question a hanté les échanges, cette semaine, lors de la CERAWeek, la grand-messe de l'industrie organisée tous les ans à Houston par le cabinet IHS Markit. Car, si les Etats-Unis sont déjà devenus le deuxième pays producteur de pétrole au monde derrière la Russie, et pourraient être le premier en 2023 , se pose déjà la question de l'après. Et, sur ce point, les avis divergent.

    Une croissance sans limite

    Certains se montrent confiants sur la capacité du schiste à innover et à trouver des moyens de durer. « La révolution du schiste va apporter suffisamment de pétrole et de gaz pour combler les besoins des Etats-Unis et même ceux d'autres pays », s'est réjouie Sara Ortwein, présidente de XTO Energy, la filiale d'ExxonMobil dédiée au pétrole et au gaz non conventionnels. « La croissance est presque sans limite », s'enthousiasmait même Katherine McGreggor, en charge des ressources minières au secrétariat à l'Intérieur. Après plusieurs années d'inquiétude, le ton s'est fait plus optimiste lors de cette conférence, qui rassemble tous les grands patrons du secteur.

    « Les nouvelles technologies pourraient permettre de trouver une recette spécifique à chaque sol, de manière à optimiser l'exploitation, affirme Jonathan Garrett, directeur de recherche chez Wood Mackenzie. C'est d'autant plus vrai pour le Bassin Permien, qui demeure encore peu exploité par rapport à d'autres régions. » Le Bassin Permien est cette région, à l'ouest du Texas et au sud-est du Nouveau Mexique, qui fait fantasmer tout le secteur. Elle compte déjà pour un quart de la production américaine de brut et pourrait doubler son nombre de barils par jour d'ici à 2023. Certaines estimations vont jusqu'à comparer ses réserves à celles de l'Arabie saoudite. Et toutes les grandes compagnies américaines s'y précipitent.

    ExxonMobil a annoncé qu'il y triplerait sa production de brut d'ici à 2025. L'an dernier, il y avait déjà racheté une série d'entreprises pour un total de 5,6 milliards de dollars. Son rival, Chevron, présent dans le bassin, y contrôle déjà une zone de 8.900 kilomètres carrés, grande comme le parc de Yellowstone. Et il y investit 3,3 milliards de dollars cette année.

    Des doutes sur la qualité

    D'autres tempèrent cet optimisme à tout va. Se pose d'abord la question de la rentabilité. Très peu de compagnies dégagent des bénéfices aujourd'hui dans le schiste. Or, les investisseurs commencent à demander des comptes. Le marché est encore très éclaté, avec de petites structures. Il pourrait se consolider et générer des économies d'échelle bénéfiques pour le niveau d'investissement. « Nous prévoyons une forte consolidation dans les trois à cinq ans à venir. Chevron et ExxonMobil devraient en être les principaux acteurs », ajoute Jonathan Garrett.

    Quelles sont les réserves ?

    D'autres encore remettent en cause le niveau réel des réserves. « On a eu tendance à exploiter les meilleurs emplacements. Peut-être que 70 % des meilleures zones ont déjà été forées. On risque d'avoir des surprises au niveau de la qualité du pétrole qui en sortira, d'ici à quelques années », a lancé Mark Papa, l'une des figures de l'industrie, sorti de sa retraite pour lancer une nouvelle compagnie, Centennial Resource. Chris Carter, un investisseur travaillant pour NGP, estime que le pic pourrait être atteint d'ici à six ou sept ans et que la production fléchira alors. C'est aussi pour cela que le secteur soutient le plan offshore lancé par Donald Trump , visant à reprendre le forage sur les côtes.

    Enfin, les Etats-Unis vont devoir trouver de nouveaux débouchés. La demande est encore en croissance, mais pour combien de temps ? La Chine commence à se tourner vers des énergies moins polluantes et, dans un contexte de protectionnisme accru, certains craignent des mesures de rétorsion sur les exportations d'énergie américaines.

    Nicolas Rauline
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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