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Août 1939, les soviétiques pactisent avec les nazis

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  • Août 1939, les soviétiques pactisent avec les nazis

    Si les conséquences du pacte germano-soviétique sont assez connues – occupation de la Pologne, invasion de la Finlande, annexion de l’Ukraine… –, les conditions dans lesquelles l’URSS en est arrivée à prendre la décision de traiter avec les nazis demeurent souvent ignorées. Elles permettent pourtant de porter un nouveau regard sur les origines de la seconde guerre mondiale.

    C'est au Kremlin, dans la nuit du 23 au 24 août 1939, que les ministres des affaires étrangères de l’Union soviétique et du IIIe Reich, Viatcheslav Molotov et Joachim von Ribbentrop, signent le pacte de non-agression entre leurs deux pays. Ce texte sera complété par des protocoles secrets partageant la Pologne et permettant à l’URSS d’annexer les Etats baltes ainsi que la Bessarabie – il faudra attendre 1989 pour que les dirigeants soviétiques en admettent l’existence.

    L’intérêt de Berlin est évident. Pour réussir sa conquête de l’Europe, l’Allemagne nazie doit – c’est la leçon de la première guerre mondiale – éviter de devoir combattre sur deux fronts à la fois. Or Adolf Hitler entend s’emparer de la Pologne, puis s’occuper de la France et du Royaume-Uni. Grâce au pacte, il pourra concentrer le gros de ses troupes à l’ouest. Une fois la victoire remportée, il sera temps de se retourner à l’est contre l’Union soviétique, ce qu’il fera le 22 juin 1941.

    Pour Moscou, conscient des intentions agressives des dirigeants nazis, il s’agit surtout de gagner du temps. Car Joseph Staline redoute que les Occidentaux encouragent le Führer à s’en prendre à l’URSS. De fait, Paris et Londres sont loin d’opposer la détermination nécessaire aux provocations expansionnistes de Berlin : ils mènent une politique dite « d’apaisement » à son égard. Le 7 mars 1936, le Reich a déjà occupé la zone démilitarisée de la rive gauche du Rhin sans que la France ne réagisse.

    Le silence des occidentaux

    A Munich, le 29 septembre 1938, Edouard Daladier et Neville Chamberlain (ainsi que Benito Mussolini) entérinent le rattachement de l’Autriche au Reich et autorisent ce dernier à annexer dès le surlendemain les Sudètes, province majoritairement germanophone de la Tchécoslovaquie. Le 15 mars 1939, sur sa lancée, la Wehrmacht occupe Prague sans réaction autre que formelle des puissances garantes du traité de Versailles. Sans oublier la longue guerre civile espagnole, dans laquelle Paris et Londres décident d’opposer à l’intervention de Berlin et de Rome leur… « non-intervention ».

    C’est donc en vain que l’URSS propose aux Occidentaux un pacte de sécurité collective qui protégerait la Pologne, la Roumanie et les pays baltes. D’autant que ces Etats ne veulent pas d’une présence ni même d’un passage de l’Armée rouge sur leur territoire. Il faut dire qu’avec l’aide française Bucarest s’était emparé de la Bessarabie, prise à la Russie soviétique en 1918, tandis que Varsovie avait arraché la Galicie orientale aux Soviets, en 1920-1921. Si bien que la mission franco-britannique, présente à Moscou du 11 au 24 août 1939, se montre incapable de répondre concrètement au projet soviétique. La veille de son départ, le Kremlin réagit en acceptant l’offre allemande.

    Informé par un espion, Staline connaissait la date de l’invasion hitlérienne.

    Le pacte prend corps une semaine après sa signature : le 1er septembre, les troupes nazies envahissent la Pologne et, le 17, l’Armée rouge en occupe la partie orientale. Après quoi l’URSS tient scrupuleusement ses promesses. Moscou livre à Berlin des matières premières en quantité, mais aussi… des antifascistes allemands réfugiés en Russie soviétique. Et le Komintern, l’Internationale communiste, appelle ses partis membres à dénoncer la « guerre impérialiste ». Page la plus noire de cette période, les services soviétiques exécutent à Katyn plus de 5 000 officiers et intellectuels polonais, un crime dont ils accuseront les nazis lors de sa découverte durant l’été 1941, en pleine agression hitlérienne contre l’URSS.

    La dimension la plus étrange du pacte est la détermination avec laquelle Staline s’y raccroche. Il sera pourtant informé, de plus en plus précisément, des projets nazis d’invasion de l’URSS, y compris, dès la fin 1940, du plan Barbarossa à peine élaboré par l’état-major allemand. Plus tard, le fameux espion Richard Sorge lui annoncera même la date de l’invasion hitlérienne. Et pourtant, lorsque celle-ci commence, Staline refuse d’y croire. Il lui faudra plusieurs jours pour se ressaisir et lancer la « grande guerre patriotique » contre l’envahisseur…

    MANUEL SCOLAIRE RUSSE
    Présenté dans les programmes scolaires français comme une « collusion des deux totalitarismes contre les démocraties », le pacte germano-soviétique d’août 1939 est évoqué dans ce manuel russe de 2010 comme une conséquence des turpitudes de la diplomatie des nations occidentales.

    Les démocraties occidentales, Royaume-Uni en tête, utilisèrent activement la diplomatie secrète. Leur objectif était l’exact inverse [de la stratégie soviétique] : diriger la machine de guerre hitlérienne vers l’est. (…) « Nous savons tous que le souhait de l’Allemagne est de s’étendre vers l’est, déclarait en 1936 le premier ministre britannique Stanley Baldwin. Si l’Europe devait aller jusqu’à l’affrontement, alors je préférerais que cet affrontement oppose les bolcheviks aux nazis. » (…) La politique de conciliation [avec l’Allemagne] culmina avec l’accord de Munich entre le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et l’Italie pour le démembrement de la Tchécoslovaquie. (…) Staline disposait d’informations sur la tenue de négociations secrètes entre Londres, Paris et Berlin, notamment sur l’intention du Royaume-Uni de renoncer à honorer son engagement de défendre la Pologne, répétant le scénario de Munich, aux portes cette fois de l’Union soviétique.

    Sergueï Karpov (sous la dir. de), Istoria Rossii. XX - natchala XXI veka (« Histoire de la Russie. XXe - début du XXIe siècle »), classe de 11e, Prosvechtchenie*

    lemonde diplomatique

  • #2
    Les "démocraties" capitalistes ont toujours poursuivit leur logique sans faille s'accaparer ressources, territoires, biens des autres et par tous les moyens y compris la falsification et le mensonge et aussi abattre par tous les moyens ceux qui n'adoptent pas la voie capitaliste de sous-développement.
    L'URSS a été le premier Etat socialiste, il a démontré dans les faits qu'on peut très bien s'en passer du capitalisme et réussir en un temps recors à devenir une puissance mondiale grâce au socialisme. Et cet exemple immortel est bel et bien l'URSS. Malgré sa diabolisation et les calomnies contre elle, elle demeure la boussole des peuples du monde.

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