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Vaste coup de filet contre la mafia de l’euro au “Square”

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  • Vaste coup de filet contre la mafia de l’euro au “Square”

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    Liberté

    Les vendeurs de devises se plaignent de la “hogra” qu’ils subissent, les riverains espèrent pour leur part qu’il ne s’agit pas d’une simple campagne limitée dans le temps.

    Mardi 6 mars 2007. Il est 12h30. D’habitude bruyant et grouillant de monde, car véritable bourse des devises étrangères à ciel ouvert, le square Port-Saïd paraît très calme en cette fin de matinée. Çà et là, des “cambistes au noir” se0 tiennent debout devant des immeubles limitrophes, en prenant moult précautions pour passer inaperçus. Mais à force d’abuser de ruses pour se fondre dans la foule, ils finissent tout de même par être démasqués, d’autant que les habitués du quartier connaissent tout le monde.
    D’ailleurs, ils ne sont pas là aujourd’hui pour s’adonner au commerce des devises étrangères, mais plutôt pour prendre le pouls de la situation et surtout pour se renseigner sur les taux de change du jour.
    Quelques téméraires n’hésitent pas pourtant à braver le “danger”, puisqu’ils continuent à proposer des devises étrangères aux rares acheteurs qui se montrent très discrets eux aussi. Ces vendeurs n’exhibent plus leurs liasses de billets de manière ostentatoire pour attirer les clients, en ce surlendemain d’une descente musclée de police. Véritables physionomistes aguerris, ils savent repérer les éventuels acheteurs parmi les passants, et ils proposent leurs services en toute discrétion.
    Les transactions se concrétisent ensuite loin des regards, soit dans les halls des immeubles avoisinants ou dans les chambres d’hôtel lorsqu’il s’agit de sommes importantes.
    Dans ce milieu hermétique aux non initiés, la loi du silence est de rigueur. Les “cambistes” pourtant connus sur la place, et qui ont échappé à la rafle de police, refusent tout commentaire, allant jusqu’à nier qu’elle ait eu réellement lieu. “Je ne sais pas de quoi vous parlez. Je ne vends rien du tout, je suis juste de passage”, marmonne un jeune homme qui s’éloigne de nous dès que nous nous présentons à lui.
    Un vent de panique s’empare des autres vendeurs qui se tenaient à l’écart : ils prennent la direction du port, soupçonnant une nouvelle descente de police. Ce sont en fin de compte les riverains habitant les immeubles mitoyens qui confirmeront les opérations de police qui ont eu lieu deux jours de suite, à savoir ces lundi et mardi dans la matinée. “Hier vers 8h30, des forces de police ont fait une descente. Les policiers ont arrêté tous les vendeurs et quelques acheteurs”, affirme un voisin qui dit avoir suivi la scène à partir de son balcon. Bien renseignés, les policiers ont visé aussi des véhicules utilisés comme coffres-forts par les “cambistes”.
    D’autres policiers sont allés directement arrêter des vendeurs de devises jusque dans leurs chambres d’hôtel. C’est dire que l’opération a été bien préparée avant d’être déclenchée. Quelques vendeurs qui se font passer pour des riverains se plaignent de la tournure prise par les évènements. “Ces vendeurs ne sont pas des voleurs. Mieux encore, ils rendaient service aux vieux émigrés retraités et aux Algériens qui voyagent”, se justifie un jeune vendeur qui nie pourtant s’adonner à ce commerce. Ces faux riverains se lamentent du devenir “des pauvres cambistes”, auxquels les policiers ont confisqué de grandes sommes d’argent. “Je connais un jeune vendeur qui était venu avec 200 millions de centimes, car il devait conclure une grande transaction avec un émigré. Cet argent n’est même pas à lui ; il lui a été avancé par un acheteur. Comment va-t-il faire pour le rembourser ?” s’indigne un autre jeune.
    Affichant leur satisfaction de revoir le quartier de Port-Saïd calme de nouveau, les riverains se réjouissent de ces descentes qui ont ramené la quiétude pour tout le monde.
    Ces derniers se plaignent des nuisances engendrées par ce commerce illégal. “Les transactions ont lieu dans les halls de nos immeubles, et il n’est pas rare que des bagarres éclatent entre les différents clans de vendeurs pour des affaires de taux avantageux accordés par certains à leurs meilleurs clients”, affirme un homme d’un certain âge. Les mêmes riverains reprochent aux autorités d’avoir laissé la situation atteindre de telles proportions. “Il fallait réagir au tout début, cela n’aurait pas permis, entre autres, à Khelifa d’échanger des sommes astronomiques en devises qui prenaient la direction de l’Europe par la voie des airs sur des vols de Khalifa Airways”, tient à préciser un voisin.
    Les raisons de ces descentes effectuées deux jours de suite ne sont pas encore bien établies, certaines sources évoquent la circulation de fausse monnaie dans le milieu, d’autres font état de la décision des pouvoirs publics de mettre un terme aux différentes formes du commerce informel. Toujours est-il qu’une certaine tension était perceptible hier au Port-Saïd surtout parmi les “cambistes” dont certains ont perdu de grosses sommes d’argent saisies sur les vendeurs qu’ils emploient.
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