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A propos des Caricatures "interdites"

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  • A propos des Caricatures "interdites"

    Point de vue de Soheib Bencheikh
    Lettre de Soheib Bencheikh, ancien mufti de Marseille, directeur de l’Institut supérieur des sciences islamiques (ISSI), publiée par Le Monde le 9 février (2006):

    Suite à la publication des caricatures touchant à la personne du Prophète, pour des raisons probablement malintentionnées, la réaction de certains musulmans se situe au-delà du surréalisme.

    Des régimes “musulmans” et certaines organisations “islamiques”, comme l’UOIF en France par exemple, vont jusqu’à l’exigence pathétique d’excuses solennelles des chefs de gouvernement des pays où les caricatures ont été publiées. En France, l’événement a pris des proportions “élyséiesques”.

    Cette revendication, insolite de mémoire d’Arabe, suscite bien des interrogations. Ces musulmans ignorent-ils l’enseignement coranique, qui nous incite à transcender les polémiques ? N’ont-ils pas dans le coeur le verset “et lorsqu’ils (les croyants) sont apostrophés par les ignorants, ils disent : Paix” ? Ne savent-ils pas que le Prophète lui-même a subi les affres et les injures les plus humiliantes ? Lorsque les polythéistes de son époque le qualifiaient de fabulateur et d’imposteur, il ne leur a pas tordu le cou mais leur a répondu : “Dieu sera juge entre nous le jour de la rétribution.”
    Ces musulmans ignorent-ils que l’islam, qui a traduit et étudié les philosophies les plus athéistes et argumenté face aux idéologies les plus redoutables, destructrices et semeuses de doutes, ne saurait trembler aujourd’hui devant un dessin caricatural et de mauvais goût ?

    Pourtant, une religion sûre d’elle-même, convaincue de sa solidité, ne peut fuir les critiques et les mises en cause. Alors, comment veulent-ils que les bases de l’islam vacillent aujourd’hui devant une futile provocation ?

    Quant à l’autre ignorance, elle est plus grave encore. Ces musulmans ignorent-ils que la liberté d’expression la plus totale est un édifice commun à toutes les pensées, construit pour toutes les convictions, même les plus contradictoires et inassimilables ? Tout un chacun a droit de cité, qu’il soit beau ou laid, fou ou sage, provocant ou responsable. Faut-il rappeler que c’est grâce à cette même liberté d’expression que l’islam lui-même peut élever la voix à tout moment dans les pays démocratiques ? Qui empêche un musulman, en France ou ailleurs en Europe, de proposer ses valeurs ? Qui entrave un croyant qui veut publier ses convictions ? N’est-il pas permis à tous les citoyens, y compris les musulmans, de critiquer tout projet ou de promouvoir toute action ? Au moment où l’islam n’a pas bonne presse en Occident, c’est grâce à cette même liberté d’expression que nous, musulmans, pouvons nous défendre pleinement.

    Mon étonnement est grand lorsque je vois que toute une mobilisation diplomatique, inédite dans l’histoire des pays musulmans, se met en marche pour faire pression sur des chefs d’Etat et de gouvernement afin d’obtenir leurs excuses et leur mea culpa. Pourtant, ces mêmes gouvernants et ces mêmes chefs d’Etat n’ont jamais été un jour à l’abri de la satire la plus blessante et de la caricature la plus caustique.

    Lorsque certains Etats arabes boycottent par des mesures diplomatiques et économiques le Danemark, pays paisible et pacifique, que penser de leur docilité envers les Etats-Unis à qui ils sont malheureusement livrés, poings liés ?

    Quant au soutien du rabbinat et de l’Eglise en France, il ne peut que susciter les remerciements vifs et sincères des musulmans pour cette solidarité affichée. Mais on aimerait l’avoir aussi pour les hommes et les femmes, musulmans de Palestine, d’Irak, de Tchétchénie et d’ailleurs, privés de leurs droits fondamentaux et victimes d’atteinte à leur dignité.

    Le vrai débat est ailleurs. Il s’agit, en réalité, de la juxtaposition de deux droits absolus : le droit d’avoir des convictions religieuses qui soient complètement respectées et ne soient ni fustigées ni stigmatisées, et le droit de s’exprimer à tout moment, notamment pour commenter ou critiquer des projets sociaux concrets et des actions politiques palpables.

    Quant à la conviction intime ou métaphysique des gens, je ne sais pas si elle est du ressort de la liberté d’expression. Réfléchissons !


    toujours d'actualité.

  • #2
    Je connaissais la réputation Soheib Bencheikh pour son intelligence des problèmes. Cette lettre confirme le bien que nous tous croyants, laïques et athées pensions de lui.

    Cet islam intelligent et apaisé, ne nous gêne pas du tout.

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    • #3
      Pour une fois que je suis de l'avis de Joan...
      J'avais aussi déjà entendu parler de cette personne dont j'apprécie la méthode d'argumentation ! A faire connaître et à copier sans retenue.

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      • #4
        Il parlait de se présenter aux élections présidentielles à une époque.

        voir également les écrits de son frère Ghaleb.

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        • #5
          Virginie "Pour une fois que je suis de l'avis de Joan..."

          Réponse :

          2 fois Virginie ! Tu ne dois pas enseigner les mathématiques arabes...

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          • #6
            ni arabes ni

            Oui c vrai et plus car il arrive que je ne le dise pas. Même c'est si infime par rapport au reste, ça vaut la peine de te l'accorder (ça vaut pour les maths même si je sais compter) !

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            • #7
              Il parlait de se présenter aux élections présidentielles à une époque.

              En plus il a le sens de l'humour?

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              • #8
                En plus il a le sens de l'humour?

                un homme "complet" quoi!
                "Il faut avoir bcp de patience pour apprendre à être patient."

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