A lire l'article de Ya...bi, El Khattibi devait être un individu brillant, de la trempe intellectuellement de Medhi Ben Barka (le marocain le plus connu au monde) et Abraham Serfaty, le maroco-brésilien le plus intelligent de tous les temps.
Le Maroc avait tout pour réussir suite à l'acquisition de son [I]indépendance dans l'interdépendance, "mais contre toute attente...il va échouer" (dixit Gilles Perrault in Notre ami le roi)
- Depuis son exil au Caire, El Khattabi suivait de très près la situation politique au Maroc. C’est ce que montre la réponse à une lettre de Mohamed Hassan El Ouazzani, une autre figure de la résistance qui avait souffert de la marginalisation. Il évoque les centres de détention, les assassinats et les disparitions qu’avait connus le pays entre 1956 et 1960.
(…).
«9672 détenus» selon El Khattabi entre 1956 et février 1960
Début juillet 1960, dans une lettre, El Ouazzani expliquait au héros de la guerre du Rif, avoir présenté un rapport à Mbark Bekkaï, ministre de l’Intérieur de l’époque (de mai 1960 à avril 1961. Il avait aussi dirigé le premier gouvernement marocain, ndlr), détaillant les cas de violations des droits de l’Homme au Maroc.
Depuis son exil au Caire, El Khattabi avait répondu en révélant des dizaines de lieux de détentions arbitraires éparpillés sur quasiment l’ensemble du territoire marocain de Tétouan jusqu’à Agadir. Certains, a-t-il précisé, étaient «inaugurés» le 27 février 1956, soit seulement un mois avant la proclamation officielle de l’indépendance du royaume (le 2 mars 1956, ndlr).
El Khattabi affirme qu’exactement 9672 détenus avaient eu le malheur de passer par ces centres. «Le 2 février 1960, 6520 avaient pu retrouver la liberté» mais dans un état critique «certains avaient des organes mutilés», écrivaient le Rifain. Il enchaine ensuite en citant le nombre exact de personnes exécutées ou ensevelies vivantes dans certains endroits.
Les raisons du refus d’El Khattabi de rentrer au Maroc
La réponse d’El Khattabi à El Ouazzani lève en partie le voile sur les raisons de son refus de rentrer au Maroc. Il était farouchement opposé aux accords d’Aix-les-Bains, de septembre 1955, conclus entre des figures du parti de l’Istiqlal (Abderrahim Bouabid, Mehdi Ben Baraka et Lyazidi, selon les mémoires d’Edgar Faure) et la France. C’était l’acte qui avait précédé le retour en France de Mohammed V, le 31 octobre 1955, et le début des négociations du château de La Celle-Saint-Cloud à Paris.
El Khattabi était pour la poursuite de la lutte armée jusqu’au départ des Français. C’était pour lui la priorité de toutes les priorités «afin que la fièvre descende de 41 degré à 37». Il considérait les projets de construction sans importance tant que l’influence et les intérêts de la France n'étaient pas réduits à néant.
La suite des événements plaidera en défaveur des deux hommes. Mohamed Abdelkrim El Khattabi est décédé le 6 février 1963 dans son exil égyptien alors que le libéral, Mohamed El Hassan El Ouzzani, était mis à l’écart jusqu’à sa mort, survenue le 9 septembre 1978-.
Ya...bi
NB. Enfin, le Maroc revendique les places de souveraineté espagnoles de la côte méditerranéenne : Ceuta, Melilla, Peñon de Alhucemas, Peñon de Velez de la Gomera, les îles Chafarines, ainsi que l'île Alboran (donc, l'ilot à chèvres de Persil n'était pas inclus dans la liste?
Le Maroc avait tout pour réussir suite à l'acquisition de son [I]indépendance dans l'interdépendance, "mais contre toute attente...il va échouer" (dixit Gilles Perrault in Notre ami le roi)
- Depuis son exil au Caire, El Khattabi suivait de très près la situation politique au Maroc. C’est ce que montre la réponse à une lettre de Mohamed Hassan El Ouazzani, une autre figure de la résistance qui avait souffert de la marginalisation. Il évoque les centres de détention, les assassinats et les disparitions qu’avait connus le pays entre 1956 et 1960.
(…).
«9672 détenus» selon El Khattabi entre 1956 et février 1960
Début juillet 1960, dans une lettre, El Ouazzani expliquait au héros de la guerre du Rif, avoir présenté un rapport à Mbark Bekkaï, ministre de l’Intérieur de l’époque (de mai 1960 à avril 1961. Il avait aussi dirigé le premier gouvernement marocain, ndlr), détaillant les cas de violations des droits de l’Homme au Maroc.
Depuis son exil au Caire, El Khattabi avait répondu en révélant des dizaines de lieux de détentions arbitraires éparpillés sur quasiment l’ensemble du territoire marocain de Tétouan jusqu’à Agadir. Certains, a-t-il précisé, étaient «inaugurés» le 27 février 1956, soit seulement un mois avant la proclamation officielle de l’indépendance du royaume (le 2 mars 1956, ndlr).
El Khattabi affirme qu’exactement 9672 détenus avaient eu le malheur de passer par ces centres. «Le 2 février 1960, 6520 avaient pu retrouver la liberté» mais dans un état critique «certains avaient des organes mutilés», écrivaient le Rifain. Il enchaine ensuite en citant le nombre exact de personnes exécutées ou ensevelies vivantes dans certains endroits.
Les raisons du refus d’El Khattabi de rentrer au Maroc
La réponse d’El Khattabi à El Ouazzani lève en partie le voile sur les raisons de son refus de rentrer au Maroc. Il était farouchement opposé aux accords d’Aix-les-Bains, de septembre 1955, conclus entre des figures du parti de l’Istiqlal (Abderrahim Bouabid, Mehdi Ben Baraka et Lyazidi, selon les mémoires d’Edgar Faure) et la France. C’était l’acte qui avait précédé le retour en France de Mohammed V, le 31 octobre 1955, et le début des négociations du château de La Celle-Saint-Cloud à Paris.
El Khattabi était pour la poursuite de la lutte armée jusqu’au départ des Français. C’était pour lui la priorité de toutes les priorités «afin que la fièvre descende de 41 degré à 37». Il considérait les projets de construction sans importance tant que l’influence et les intérêts de la France n'étaient pas réduits à néant.
La suite des événements plaidera en défaveur des deux hommes. Mohamed Abdelkrim El Khattabi est décédé le 6 février 1963 dans son exil égyptien alors que le libéral, Mohamed El Hassan El Ouzzani, était mis à l’écart jusqu’à sa mort, survenue le 9 septembre 1978-.
Ya...bi
NB. Enfin, le Maroc revendique les places de souveraineté espagnoles de la côte méditerranéenne : Ceuta, Melilla, Peñon de Alhucemas, Peñon de Velez de la Gomera, les îles Chafarines, ainsi que l'île Alboran (donc, l'ilot à chèvres de Persil n'était pas inclus dans la liste?
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