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A quand la relance de la pêche en Algérie?

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  • A quand la relance de la pêche en Algérie?

    En Algérie, Les prix s’encadrent grosso modo dans la fourchette de 120 DA le kilogramme de sardine,- poisson du pauvre s’il en est - à 1 200 celui de la crevette royale. Nous sommes pourtant à Béjaïa, ville côtière s’il en est. Les prix affichés, équivalents pour les nobles variétés à une pleine journée de boulot pour un salarié moyen, soulignent un large déséquilibre entre la demande et l’offre. L’une écrasant littéralement l’autre jusqu’à n’être plus accouplée que par une vieille habitude dialectique.

    La production annuelle oscille entre 3 000 et 3 500 tonnes l’année, selon les chiffres de la Direction de la pêche de la wilaya. Cela revient à dire que seulement trois ridicules kilogrammes de poisson sont proposés au consommateur dans cette wilaya d’un million d’âmes. Une production qui représente moins de 5% de la production nationale. En comparaison, même si comparaison n’est pas raison, la wilaya s’étale sur 120 kilomètres de côtes, soit exactement le dixième du littoral national. Il y a manifestement une sous-exploitation de la réserve halieutique qui se répercute directement sur les prix à l’étalage. La situation qui n’est pas particulière à la wilaya de Béjaïa n’échappe pas aux autorités publiques.

    S’exprimant devant un aréopage d’étudiants et d’universitaires, Smail Mimoune, ministre du secteur en visite dans la wilaya le 15 avril dernier, a souligné que l’état de la pêche nationale contraste avec celui de certains pays qui, eux, souffrent de surexploitation et courent derrière des mécanismes censés garantir une exploitation durable, c’est-à-dire une activité qui ne prive pas les prochaines générations du goût iodé des plats de poisson. "Les scientifiques s’accordent à dire que 50% du stock halieutique au niveau mondial sont surexploités, 30% sont aux limites de l’exploitation et seulement 20% sont en-deçà de leur potentiel et l’Algérie fait partie de ces 20%", avait déclaré le ministre.

    La wilaya dispose de 120 kilomètres de côtes

    Des études situent la production nationale à près du tiers seulement du stock disponible. On estime que quelque 15 000 tonnes de poissons échappent chaque année aux filets des pêcheurs de Béjaïa où existeraient des points de cale avec des moyennes de rendement qui avoisinent les 190 kg à l’heure. Le poisson est donc là et n’attend que de mordre à l’appât.

    La pêche apparaît dés lors comme un créneau sous-investi et qui présente, pour les années à venir, d’appréciables marges d’exploitation. Des plans de modernisation de la flottille et d’aménagement des ports sont lancés. La science est appelée à la rescousse pour sortir l’activité du creux de la vague. Smail Mimoune consigne avec le recteur de l’université de Béjaïa un accord portant création d’un laboratoire de recherches en sciences de la mer et un musée de la mer. Cette infrastructure sera chargée de se pencher sur les technologies d’élevage et d’exploitation et - préoccupation coquette s’il en est au pays de la pêche homéopathique - l’analyse de l’impact de la pêche sur l’écosystème.

    Les travaux d’extension du port historique ont coûté 92 milliards

    Après les travaux d’extension du port de pêche historique (terre-plein, zone de réparation, appontements, aire de débarquement) qui ont coûté quelque 92 milliards de centimes et en attendant les travaux de superstructure, les capacités d’accueil augmentent notablement même si les pêcheurs refusent mordicus d’accoster en pointe pour rationaliser l’utilisation de l’espace disponible.

    L’infrastructure de base sera confortée avec la livraison, fin de l’année prochaine, du nouveau port de pêche de Tala-Ilef. Et on s’autorise d’ores et déjà les anticipations les plus optimistes sur l’accroissement de l’extraction.

    M. Adouane, directeur de wilaya de la pêche et des ressources halieutiques, table sur un triplement de la production d’ici 2010 pour atteindre les 10 000 tonnes par an.

    "L’objectif avec la réception du port de Tala-Ilef sera d’investir dans les grands bateaux qui iront chercher le poisson dans les zones non-exploitées de haute-mer. Nous pourrons prétendre à ce moment-là tripler voire quadrupler la production", explique-t-il.

    En attendant, la pêche demeure toujours dans le creux de la vague. L’activité emploie officiellement prés de 1 000 travailleurs entre marins, patrons et mécaniciens dont la moitié a bénéficié de formations qualifiantes. La flottille de pêche consiste en 221 unités, soit 116 chalutiers, 34 sardiniers, 170 petits métiers et un corailleur. Elle est loin cependant de carburer à plein régime en raison de sa vieillesse et des aléas de la mer. Une conserverie de thon projeté à Oued-Ghir ne semble pas prête de voir le jour. Elle se contente pour l’heure de produire la glace nécessaire à la conservation du poisson pêché.

    Par la Dépêche de Kabylie
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