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Trois quarts des PME déjà fragilisées par la crise en France

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  • Trois quarts des PME déjà fragilisées par la crise en France

    Le Figaro: En France,comment les petites et moyennes entreprises font-elles face à la crise financière internationale ?

    Emmanuel LEPRINCE.délégué général du Comité Richelieu, qui regroupe plus de 250 PME innovantes. Nous venons de réaliser un sondage auquel ont répondu près de 400 PME dites «de croissance», qui ont fait leurs preuves et qui emploient chacune 60 personnes en moyenne. Plus de la moitié d'entre elles (51%) constatent des difficultés dans leurs relations avec les banques. Mais, plus inquiétant, les trois quarts de ces PME s'estiment déjà fragilisées par la crise.

    Quels sont, justement, les rapports avec les établissements financiers ?


    Concrètement, des banques ne répondent pas aux demandes de crédits. Pas de retour, ni téléphonique, ni par mail. Certaines entreprises se heurtent à un mur du silence. Certains pensent que les comités de crédit ne se réunissent même plus. Aucune décision n'est prise. Quant aux découverts, ils ne sont parfois plus autorisés. A l'inverse, notons aussi que la moitié des PME innovantes n'a pas de problèmes, car elles n'ont pas de soucis financiers ou ne font pas appel aux banques pour se développer.

    Comment le plan d'aide du gouvernement a-t-il été accueilli sur le terrain ?

    Les réactions des entrepreneurs se sont révélées très positives, on a senti une vraie motivation des pouvoirs publics d'aider les PME. La France apportera 22 milliards d'euros aux PME, auxquels s'ajoutent les 30 milliards accordés pour toute l'Europe par la Banque européenne d'investissement (BEI). Mais pour que ça marche, il faut de la transparence et savoir si les banques vont bien les redistribuer aux PME à travers des prêts. La BEI aide les entreprises depuis des années, mais jusqu'à aujourd'hui, nous déplorons une certaine opacité. Les banques font plus ou moins ce qu'elles veulent de cet argent.

    Où se situent les plus gros points de blocage ?


    C'est d'abord un problème de commandes, car décrocher un contrat est plus important qu'obtenir un prêt bancaire. Il faut penser au sujet de l'accès au marché et donc réactiver maintenant le projet de «small business act» (SBA), ce que font les Américains depuis 50 ans. Ils orientent un quart de leurs marchés publics vers les PME. En France, le chiffre ne dépasse pas 12%. Nous souhaitons donc que l'Etat mette en place un «small business act» à la française.

    Au niveau du problème des délais de paiement, les PME font la banque des autres. Il faut que cela cesse. L'article d'une nouvelle loi dit que les délais de paiement doivent diminuer. Pour les grands groupes privés, nous demandons de la transparence sur les délais de paiement. L'Etat doit lui-aussi payer dans les temps. Par exemple, une PME attend depuis six mois le paiement d'un crédit impôt recherche qui devait être réglé en six semaines…

    Comment voyez-vous l'avenir pour les PME françaises ?

    Les Français risquent de ne pas bénéficier de la reprise quand elle arrivera. Les entreprises françaises ont le handicap de n'être pas assez mondialisées. Nos grands groupes sont trop vieux et pas assez nombreux, et les PME restent petites. L'économie française est fossilisée. Il faut que les meilleures PME puissent grandir. Nous souhaitons un programme en faveur du renouvellement du tissu économique. Et si nous ne faisons rien, nous raterons le coche ! Il faut donc mettre autour des meilleures PME l'Etat, les grandes entreprises, les banquiers, les investisseurs, les écoles et les laboratoires, et leur donner le potentiel d'être des leaders mondiaux.

    Par le Figaro
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