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Accidents de la route : 2004, année la plus meurtrière en Algérie

jeudi 23 décembre 2004, par Hassiba

Avec 3 205 morts et 48 410 blessés, entre janvier et septembre, ce bilan est le plus lourd de l’histoire de l’Algérie qui occupe le quatrième rang mondial en termes d’accidents de la route.

L’ampleur des dégâts occasionnés cette année par les accidents de la route, tant sur le plan humain que matériel, que d’aucuns qualifient de “catastrophe nationale”, a amené les plus hauts responsables de l’État et le mouvement associatif à se pencher sérieusement sur ce phénomène et à tirer la sonnette d’alarme. 3 205 morts, 48 410 blessés et 32 738 accidents, tel est le bilan des accidents de la route juste pour les neuf premiers mois de l’année 2004, survenus à travers tout le territoire national, comparativement à l’année 2003 où 4 343 morts,
63 699 blessés et 43 227 accidents ont été enregistrés ; des chiffres qui montrent à l’évidence l’ampleur des dégâts.

Le phénomène s’aggrave de jour en jour puisqu’on enregistre quotidiennement en moyenne 118 accidents, 12 morts et 175 blessés par jour, soit 10 accidents, 1 mort et 14 blessés chaque deux heures. Ce qui place l’Algérie désormais au 4e rang mondial des accidents de la route derrière les États-Unis, l’Italie et la France, mais occupe la 1re place dans le Maghreb et le monde arabe ; raison pour laquelle les spécialistes tirent la sonnette d’alarme. L’élément humain (conducteurs et piétons) est la cause dans 87% des accidents, les 13% restants sont dus au mauvais état des routes, aux véhicules et à l’environnement. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH) déplore, de son côté, les surcoûts engendrés essentiellement par la prise en charge médicale et psychologique des blessés des accidents de la route auxquels il consacre 25% de son budget. Nombre de handicapés à vie (tétraplégique et paraplégique) suite aux accidents de la route nécessitent des traitements adaptés et de longue durée, “à des coûts très élevés”, déplorent les responsables du secteur. Ils expliquent, en outre, que ce genre de blessés étaient transférés par le passé à l’étranger, et qu’une durée de traitement de 6 mois pour un paraplégique coûtait à la Sécurité sociale 500 millions de centimes. Le ministère a relevé, également, que les accidents de la circulation sont à l’origine dans 95% de cas de traumatismes crâniens et dans 80% de cas de séquelles invalidantes ; les jeunes entre 15 et 30 ans représentent 29% des personnes tuées lors de ces accidents. Ces accidents sont à l’origine annuellement du handicap de 3 000 personnes et coûtent à la trésorerie de l’État des sommes colossales par an, indique pour sa part le Centre national de prévention et de sécurité routières (CNPSR), relevant du ministère des Transports. Le centre explique également que le déséquilibre créé entre le manque d’infrastructures de base et le nombre croissant d’automobiles est un facteur non négligeable dans la hausse des accidents.

Dans ce contexte, le centre précise que le parc automobile national a atteint 4 500 000 engins et que pour la seule ville d’Alger, 200 000 véhicules ont été recensés durant l’année 2004.

Le CNPSR révèle, également, que le transport de personnes ou de marchandises à travers les réseaux routiers a atteint 85% au moment où le transport par voie ferroviaire, par exemple, reste relativement “faible”, chose qui encombre encore davantage les routes nationales. Afin de lutter efficacement et réduire en premier lieu cette “hémorragie”, notamment en vies humaines, des campagnes de sensibilisation sur les dangers de la route ont été lancées à travers le territoire national impliquant différentes institutions et associations activant dans le domaine.
Au niveau législatif, les pouvoirs publics ont tenu à renforcer le caractère coercitif du code de la route à travers la révision de la loi 01/14 d’août 2001 relative à la police de régulation de la circulation routière, soumise à débat à l’Assemblée populaire nationale (APN) lors d’une session parlementaire.

L’interdiction de l’utilisation du téléphone portable, le port obligatoire de la ceinture de sécurité pour les conducteurs et les passagers, l’interdiction de mettre un enfant de moins de dix ans à l’avant du véhicule, la majoration des amendes en cas de conduite en état d’ébriété et la sanction des conducteurs de voiture non conforme aux normes en vigueur ont été parmi les points inclus dans ce texte de loi.

Source : R.N./APS