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Algérie-France : quel avenir pour le traité d’amitié ?

jeudi 27 avril 2006, par Ahlem

La probabilité pour l’Algérie et la France de trouver un consensus pour la signature du traité d’amitié avant 2007 semble plus faible qu’elle ne l’’était avant l’hospitalisation de Abdelaziz Bouteflika à Paris.

Abdelaziz Bouteflika et Vladimir Poutine.

Très peu d’hommes politiques, contrairement à ce qu’a prétendu une certaine presse arabe, n’ont fait de commentaires publics, arguant du fait même de l’hospitalisation du président algérien sur le sol français : « Le Président Bouteflika est, dans toutes occasions, naturellement le bienvenu dans notre pays. Nous sommes néanmoins tous dans l’embarras, explique ainsi, au chroniqueur du « Quotidien d’Oran », un hiérarque de l’UMP, certaines déclarations parfois excessives de part et d’autre, ont déjà obscurci nos relations.

Après la bévue de la loi sur l’héritage « positif » du colonialisme, votée et supprimée, la récente visite de Philippe Douste-Blazy en Algérie a été tout, sauf un succès. Le traité d’amitié lancé en 2003 était mal parti, des débats vifs entre Paris et Alger sur l’immigration choisie, la question des harkis, la question des visas et l’épineux dossier sur le Sahara Occidental l’ont quasiment enterré. Nous comprenons l’importance de la mémoire pour le président algérien mais que pouvons-nous faire si ce n’est d’exprimer des regrets solennels d’État, ce que Jacques Chirac a déjà fait ? ».

Interrogé sur l’état actuel des relations franco-algériennes, un responsable socialiste qui préfère, lui aussi, garder l’anonymat, estime que les tensions actuelles entre Alger et Paris s’inscrivent plutôt dans un contexte géostratégique. L’Algérie a conforté son poids régional dans les dernières années : la lutte contre le terrorisme, le nouveau dialogue engagé par l’Otan avec les pays du Maghreb, la flambée des prix pétroliers et gaziers, l’ouverture de l’économie algérienne avec les privatisations, le boom de la construction dans ce pays ont attiré des « poids lourds » de l’environnement international : États-Unis, Chine, Russie, « une compétition où la France comme l’Union européenne, n’ont pas toujours su tiré leur épingle du jeu.

Les propos de Mohammed Bedjaoui sur la France qui n’aurait pas le même poids en Algérie que les États-Unis devraient faire réfléchir l’actuel gouvernement ». L’Algérie a, en effet, connu un premier trimestre 2006 très intense sur le plan diplomatique. Au travers de plusieurs réceptions et voyages diplomatiques, l’Algérie tend à s’engager davantage avec Washington et avec l’OTAN, tout en renouvelant ses engagements avec Moscou et sans oublier de conforter des relations économiques déjà puissantes avec la Chine. Par ailleurs, l’Algérie renforce son ambition d’être un acteur régional (Méditerranée), et continental (Afrique) important, tout en accroissant sa présence dans des institutions comme l’OUA ou la Ligue arabe.

Synthèse de Ahlem, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran