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Algérie : la banque Khalifa était factice

mercredi 10 janvier 2007, par Samir

Le procès de la banque Khalifa qui s’est ouvert en Algérie lundi matin, s’annonce riche en révélations après celle du notaire de la banque, Amar Rahal, qui a indiqué qu’El Khalifa Bank ne répondait pas aux normes juridiques.

L’affaire Khalifa symbolise l’amateurisme de la Banque d’Algérie de l’état quand il s’agit du contrôle.

L’inculpé Omar Rahal, qui n’est autre que le notaire qui a signé les « actes de naissance » de la création de Khalifa Bank, a été le premier inculpé appelé à la barre. Face au jury, le notaire a été appelé à s’expliquer sur plusieurs irrégularités constatées dans la procédure d’établissement de l’acte de fondation de la banque. M. Rahal, 78 ans, a répondu avec certaines contradictions aux questions de la présidente du tribunal et à celles du procureur général. Il a avoué ainsi ne pas s’être référé aux textes régissant le secteur bancaire et financier en Algérie en élaborant ces textes. Les conclusions ont fait ressortir que cette banque a été créée en juillet 1998 sur la base de simples critères d’une société par action (SPA). Pis, le capital de la banque, qui était de 500 millions de dinars, n’était non seulement pas déposé dans sa totalité, mais aussi la procédure exigeant le dépôt d’un quart de cette somme au niveau du Trésor public, à titre de garantie en cas de faillite de la banque, n’a pas été respecté.

Ainsi, sur une totalité de 125 millions de dinars, seuls 85 ont été déposés au Trésor public. Là aussi un doute plane encore sur l’origine de ces 85 millions de dinars, dans la mesure où M. Rahal a avoué, suite aux questions perspicaces de la présidente du tribunal, qu’ils sont le fruit d’une hypothèque de deux villas familiales appartenant au père d’Abdelmoumène Khelifa. Jusque-là nulle irrégularité. Sauf que voilà, Mme Brahimi a dévoilé que l’acte d’hypothèque, établi également par M. Rahal, a été établi sans l’accord des héritiers, qui sont les frères et la mère d’Abdelmoumène Khelifa. « C’est vous et le gouverneur de la Banque d’Algérie qui avez donné naissance à cette banque, et vous devez être au courant du moindre détail avant de rédiger un document d’une telle importance », a noté Mme Brahimi.

Craignant pour la santé de l’inculpé, elle fait venir de l’eau et, exceptionnellement, une chaise pour le mettre à l’aise. Le reste des questions a pris la totalité des travaux de la matinée. Il a fait savoir ainsi que Khalifa Bank a démarré sans agrément, sur une simple autorisation de la Banque d’Algérie. Dans l’après-midi de la même journée, Mme Brahimi a appelé à la barre les personnes qui se sont présentées chez M. Rahal pour la demande d’un agrément. M. Djamel Guelimi, très proche du patron du groupe qui d’ailleurs lui a confié la direction de Khalifa TV, a été appelé pour expliquer sa relation avec Abdelmoumène Khelifa. M. Guelimi a déjà un antécédent judiciaire. Il a été en effet condamné après avoir été arrêté, en février 2003, pour infraction à la législation des changes, alors qu’il s’apprêtait à monter dans le jet d’Abdelmoumène Khelifa et à convoyer vers la France une valise contenant deux millions d’euros non déclarés.

Synthèse de Samir, algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant