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Algérie : la crise au MSP ?

vendredi 15 décembre 2006, par Ahlem

Les propos de Soltani qui prétendait détenir des noms de coupables de corruption en Algérie n’engagent pas le MSP, selon Ahmed Dane, l’un des hommes les plus influents du parti islamiste.

Aboudjerra Soltani , MSP Algérie

“L’initiative consistant à dénoncer la corruption est en soit louable. Mais qu’un haut responsable occupant une fonction aussi élevée au sein des institutions de l’Etat s’exprime de la sorte, et avec une telle légèreté est pour le moins inadmissible.” Oui, c’est bien de son président que Dane parle. Il le citera nommément même ! “La fonction étatique qu’il occupe ne permet pas à Aboudjerra Soltani d’agir de la sorte. Un ministre, s’il a des dossiers, est tenu de les soumettre aux instances appropriées, en l’occurrence le gouvernement et la justice, avant de s’adonner à des déclarations ou l’improvisation et la quête de la gloire personnelle prime sur tout.”

Dane est d’ailleurs convaincu que “lesdites déclarations font même avorter l’initiative du parti dite “stop à la corruption” et Aboudjerra, en se comportant de la sorte, s’insère dans une bataille de règlement de comptes d’ordre historique et même régionaliste, qui ne nous regarde ni de près ni de loin”. A qui faitil allusion ? “Des parties qui agissent par derrière les rideaux”, se suffira-t-il de répondre. Celui qui incarne, depuis longtemps, l’aile radicale du MSP reprend cependant le vitriol tout de suite après. “Nous considérons que le président de la République parlait, en s’adressant à Aboudjerra Soltani, à un ministre pas au président du MSP. Mais en faisant l’invite à choisir entre être dans le gouvernement ou dans l’opposition, c’est le parti qui est interpellé.”

Aboudjerra, en démissionnant du gouvernement, serait-ce la solution ? “Qu’il démissionne ou pas du gouvernement, pour moi, c’est un non-événement. Aboudjerra a commis deux erreurs majeures : la première était d’accepter d’être ministre enfermant ainsi le parti dans une cage. Une cage certes dorée mais cage quand même. La deuxième étant de confondre entre les deux fonctions. Car si les déclarations d’un responsable d’un parti aboutissent à la constitution de dossiers, celles d’un ministre se doivent, en revanche, d’être basées sur des dossiers. Toute la différence est là. Or, et en dépit de tout, et jusqu’à preuve du contraire, personne, pas même un seul frère du bureau exécutif national n’a vu, ni n’a entendu parler de quelque dossier que ce soit” ! Ceci étant, le député du MSP invite son président à se déterminer. “S’il a effectivement des dossiers, qu’il les présente, sinon il n’a qu’à prendre ses responsabilités.”

Synthèse de Ahlem, algerie-dz.com
D’après le Soir d’Algérie