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Ali Benflis, Abdallah Djaballah et Saïd Sadi déclinent l’invitation

Emission « Baramidj » de l’ENTV

mercredi 10 mars 2004, par Hassiba

Ali Benflis, Abdallah Djaballah et Saïd Sadi ne participeront pas à l’émission « Baramidj » (programmes) diffusée depuis lundi à l’ENTV après le journal télévisé de 20 h.

L’émission de deux heures, dont les animateurs, un journaliste de la télévision et quatre directeurs de journaux, devaient recevoir pendant une semaine, du 8 au 15 mars, les six candidats à l’élection présidentielle pour un débat autour de leurs programmes électoraux, sera finalement réduite à trois épisodes seulement.

Réunis hier au siège du mouvement de la réforme nationale (MRN), les trois candidats, dont l’un d’entre eux, Saïd Sadi, qui a déjà adressé une lettre de protestation à l’ENTV le 4 mars dernier devait être le deuxième invité de l’émission, ont décidé de décliner l’invitation de l’ENTV. En optant pour le boycott de l’émission « Baramidj »,
MM. Benflis, Djaballah et Sadi se réservent toutefois le droit d’exploiter l’ENTV pendant la campagne électorale prévue à partir du 18 mars.

Dans un communiqué rendu public hier à l’issue de la rencontre entre les trois hommes politiques, plusieurs arguments sont évoqués. Les contestataires dénoncent en premier lieu le calendrier de l’émission élaboré sans qu’ils soient consultés au préalable. « L’ENTV a accordé un privilège au président-candidat lui consacrant le dernier épisode, alors que les autres candidats ont été programmés sans consultation », note le communiqué.

Les trois candidats signataires considèrent, en effet, que l’initiative de la télévision étatique n’est qu’une tentative de tromper l’opinion publique nationale et internationale pour lui faire croire que l’ENTV est ouverte à l’opposition. « C’est aussi pour blanchir son image noire, qui est le résultat de sa politique durant ces cinq dernières années. Une image qui constitue un recul vis-à-vis des libertés démocratiques », indique par ailleurs la déclaration. Et de rappeler les propos du président Bouteflika depuis 1999 sur cette question. « Le président a déclaré au début de son mandant que la télévision appartient à l’Etat et ne peut pas s’ouvrir à l’opposition. Avec ce prétexte, il ne fait que confirmer son monopole sur ce média important même après l’annonce officielle de sa candidature et sa validation par le Conseil constitutionnel. »

Ce changement vient ainsi chambouler le programme de la télévision nationale qui s’est retrouvée dans l’obligation d’annuler son émission hier.
Ce sera également le cas samedi et dimanche prochains.

Après Ali Fawzi Rebaïne, qui a ouvert le cycle des rencontres, ce sera au tour de Louisa Hanoune de présenter aujourd’hui son programme. « On a déjà donné notre accord à l’ENTV et il n’y a pas de raisons de reculer », a déclaré hier le directeur de campagne de Louisa Hanoune. Le PT ne s’oppose pas non plus à l’ordre de passage des candidats. L’essentiel pour cette formation politique est de saisir toutes les opportunités qui lui sont offertes pour faire passer le message de sa candidate.
« Nous devons utiliser tous les médias, même l’ENTV », dira un cadre du parti. A signaler que le président-candidat exposera son programme à la date prévue initialement, c’est-à-dire le lundi 15 mars, « sauf s’il y a changement », précise le directeur de l’information à l’ENTV, Lazhar Meratla. Le directeur de l’ENTV contacté a refusé de nous répondre

Samira Imadalou, Le Matin