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Benflis et Hamrouche se prononcent

Après les déclarations du chef d’État-major sur la justice et l’administration

jeudi 11 mars 2004, par Hassiba

Au lendemain de la sortie médiatique du chef de l’état-major de l’ANP dans El Djeïch et largement reprise, hier, par la presse nationale, les candidats en lice pour la présidentielle et ceux qui avaient annoncé leur retrait avant le verdict du conseil constitutionnel commencent à se prononcer sur l’interprétation qu’il conviendrait de donner aux déclarations du général de corps d’armée, Mohamed Lamari.

L’ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, qui avait déclaré : “l’armée avait cédé”, pour justifier son retrait de la course à la magistrature suprême, semble faire, aujourd’hui, une autre analyse de la position de la “grande muette” à la faveur de l’interview accordée par le général de corps d’armée, Mohamed Lamari, à la revue El Djeïch.
Joint, hier, par téléphone, M. Hamrouche a affirmé qu’“à l’évidence, il y a, dans les propos du chef de l’état-major, un encouragement certain aux fonctionnaires et aux juges à se libérer des allégeances claniques. Je ne sais pas s’il en est encore temps, mais c’est un bon investissement démocratique pour l’avenir”.

Pour sa part, le candidat du FLN, Ali Benflis, qui estime que les jeux sont loin d’être faits comme le pensent certains, a déclaré dans un communiqué transmis, hier, à la rédaction : “Je me félicite de la position exprimée par le général de corps d’armée Mohamed Lamari, chef d’état-major de l’ANP, qui a rappelé et clarifié le concept de neutralité de l’institution militaire dans un sens qui répond aux appréhensions quant au caractère régulier et transparent du prochain scrutin présidentiel que suscitent les manœuvres visant à instrumentaliser l’administration et la justice à des fins électoralistes”. Et de poursuivre :
“en mettant l’accent sur le fait que le devoir de neutralité doit s’imposer à toutes les institutions de l’état et en invitant les agents et les cadres de l’administration à s’y conformer, tout en rappelant que l’ANP ne peut se désintéresser du devenir de notre pays, le chef d’état-major invite les institutions nationales et l’Administration à assumer pleinement leur responsabilité devant le peuple algérien et l’histoire à un moment où notre pays se trouve à la croisée des chemins qui peuvent le mener soit vers un avenir prometteur ou vers l’inconnu”. Pour lui, “l’ANP vient de prendre date et de faire les choix que lui imposent ses devoirs envers le peuple algérien et la république”.

Le général Rachid Benyellès, membre actif du groupe des dix qui, lui, s’est retiré de la course, a refusé de faire un quelconque commentaire sur la déclaration du général de corps d’armée.

Quant à l’ancien chef de gouvernement, Sid Ahmed Ghozali, évincé de la bataille à la présidentielle par le conseil constitutionnel, il préfère ne pas évoquer le sujet, pour le moment, et réserve ses réponses à ce propos à la conférence de presse qu’il compte animer samedi prochain. L’autre candidat éliminé par l’institution que dirige Mohamed Bedjaoui, Ahmed Taleb Ibrahimi, promet de faire une déclaration dès demain, dans laquelle il exprimera son point de vue sur l’élection à la lumière de la sortie du chef de l’état-major de l’ANP.

R. Hamou, Liberté