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Canaliser l’épargne et financer l’économie

mardi 21 décembre 2004, par Hassiba

Institué vers la fin de 1997, le marché des capitaux d’Alger, à l’image des marchés financiers existant de par le monde, tient lieu de place financière dont la vocation est de permettre de drainer l’épargne disponible en vue de sa canalisation dans les circuits favorisant la diversification des sources de financement de l’économie.

A travers le lancement d’emprunts obligataires et d’opérations d’ouverture de capital, les entreprises peuvent ainsi recourir au marché des capitaux pour collecter de l’argent frais afin d’assurer le financement de leurs investissements. Pour les épargnants, l’investissement en valeurs mobilières (actions, obligations ou autres) est potentiellement porteur d’un rendement, plus au moins attractif, soit en dividendes et en plus-values quand il s’agit d’actions, soit en intérêts quand il s’agit d’obligations. En ce sens, les titres boursiers peuvent offrir l’opportunité d’effectuer des placements rentables à même de concurrencer les produits d’épargne classiques que proposent ordinairement les circuits bancaires.

En Algérie, le lancement de la toute première opération de placement de titres en public est intervenue en 1998 à travers un emprunt obligataire émis par le groupe Sonatrach et proposant une rémunération très attractive, soit un taux d’intérêt fixe de 13% par an. Suivront trois opérations d’ouverture de capital d’entreprises, qui donnent lieu à la vente d’actions, pour la première fois en public. L’entreprise Eriad Sétif , le groupe pharmaceutique Saïdal et l’EGH El Aurassi ont ainsi donné le ton pour le lancement des premières cotations et négociations boursières sur des titres d’actions, soit des fractions de capital social cédées aux petits porteurs. Avec l’entrée en activité du marché boursier d’Alger en septembre 1999, ces actions d’entreprises, tout comme l’obligation de Sonatrach, ont été introduites officiellement à la cote, donnant ainsi naissance au parquet de la Bourse d’Alger comme endroit où peuvent s’effectuer des transactions sur les valeurs mobilières. Fonctionnant sous l’autorité de la Commission de surveillance et d’organisation des opérations de Bourse (Cosob), qui fait office d’instance d’arbitrage et de supervision du marché des capitaux, la Bourse d’Alger compte actuellement trois titres de capital admis à la cote, en l’occurrence les actions Saïdal, Eriad Sétif et El Aurassi. Dévolue à la Société de gestion de la Bourse des valeurs (SGBV), dont les actionnaires sont les intermédiaires en opérations de Bourse (IOB), la mission d’animation du marché consiste en substance en la confrontation des ordres d’achat et de vente émis par les détenteurs des titres.

Au terme de chaque séance de négociation, les cours des valeurs mobilières cotées se fixent ainsi au gré des offres et des demandes de titres exprimées par les épargnants et portées sur le marché par les IOB. Habilitées à exercer l’activité d’intermédiation en Bourse (collecte des ordres d’achat et de vente et la négociation des titres sur le marché), les banques tiennent par conséquent lieu d’interface entre les épargnants qui souhaitent céder leurs titres et ceux intéressés par l’achat de ces mêmes titres. Afin de permettre un déroulement rapide et sécurisé des opérations boursières, le marché des capitaux d’Alger s’est doté récemment d’une nouvelle structure, à savoir la société du dépositaire central des titres, Algérie Clearing, dont le rôle est d’assurer le passage à la dématérialisation des titres. De la sorte, les échanges d’actions et d’obligations peuvent s’effectuer par un simple jeu d’écriture, sur des comptes-titres jumelés à des comptes espèces afin de permettre un déroulement rapide des transactions.

Par Rezouali Akli, El Watan