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Charte pour la paix : La LADDH compte saisir l’ONU

mercredi 8 mars 2006, par Ahlem

La LADDH compte saisir le Comité des droits de l’homme de l’ONU pour « prouver l’illégalité » des textes d’application de la Charte pour la paix et leur incompatibilité avec les pactes et les instruments internationaux.

« L’Algérie d’aujourd’hui ressemble à certains pays de l’Amérique Latine des années 70 et 80 à l’époque où régnait l’impunité ». Ces propos, prononcés hier par Me Ali Yahia Abdennour lors d’une conférence de presse animée par Me Zehouane, président de la LADDH, résument parfaitement la position de la Ligue sur la « réconciliation nationale ». Cette rencontre a d’abord été entamée sur le thème de la situation de la femme en Algérie et la présentation des actes du séminaire de formation organisé en décembre dernier par la Ligue sur le « Droit national et international face à la violence contre les femmes ».

Pour Me Zehouane, la situation de la femme en Algérie est « dominée par une dichotomie entre sa condition réelle et son statut légal ». Pour lui, autant la femme a percé dans tous les domaines de la vie active autant elle souffre d’une « inégalité consacrée par le code de la famille ». Les principaux reproches faits à ce dernier concernent principalement le maintien du tutorat, de la polygamie et de la répudiation. Le président de la LADDH s’interroge sur ce qui a permis au chef du gouvernement de conclure que « le tutorat est admis par tous ». Il estime aussi que « la lutte doit continuer sur l’axe de la plénitude de la citoyenneté de la femme et de l’égalité constitutionnelle ».

Dans le chapitre de la « Charte » et de ses textes d’application, la LADDH considère dans une déclaration introductive que « le spectre de crimes contre l’humanité impunis plane sur l’Algérie » et estime que la démarche des pouvoirs publics est « extrêmement grave » car elle ne laisse point de place à la vérité et à la justice. « L’amnistie et le pardon ne peuvent précéder la vérité et la justice », estime Me Ali Yahia qui considère que les textes de la « Charte » pourraient êtres annulés au moindre changement de pouvoir en Algérie, « comme cela s’est passé au Chili et en Argentine ».

Pour Me Zehouane, ces textes vont au-delà de l’impunité « puisqu’ils refusent toute imputabilité des crimes commis durant la crise ». « On refuse aux mères des disparus de nommer les auteurs des kidnappings qu’ils soient commis par des terroristes ou par des éléments des services de sécurité », ajoute-t-il. Est-il possible de critiquer une partie des textes d’application de la « Charte » qui amnistie les groupes terroristes et de s’accommoder de celle qui interdit des poursuites judiciaires contres des éléments des services de sécurité ? « Non », répond de manière catégorique Me Zehouane.

Synthèse de Ahlem
D’après la Quotidien d’Oran