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Débat en Algérie sur les fonds souverains

mardi 8 juillet 2008, par Rédaction

L’opportunité de doter l’Algérie d’un fonds souverain a l’objet d’un débat à Alger entre plusieurs spécialistes.

L’Algérie et les fonds souverains.

L’Algérie a-t-elle intérêt à créer un fonds souverain pour investir l’excédent des recettes pétrolières ? Les spécialistes, invités au Forum El Moudjahid pour débattre de la question, étaient presque unanimes sur l’importance des risques dans ce genre de placement, tout en s’interrogeant sur la capacité managériale de ceux qui seront appelés à gérer ces investissements et à assumer les conséquences des éventuelles pertes. Le directeur général de la Bourse d’Alger, Ferfera Mustapha, a rappelé que les fonds souverains existent depuis le début des années 50. Le recours à ce genre de fonds s’est accentué ces dernières années, avec la flambée des prix du pétrole. Les plus en vue parmi les pays qui investissent le surplus de leurs recettes pétrolières dans des actifs financiers internationaux sont : la Chine, la Norvège, Singapour et les pays du Golfe. Ces fonds souverains (FS), explique le DG de la Bourse, « sont gérés par les Etats ou par les Banques centrales ».

Pour Djamel Djerrad, expert-comptable, il serait plus intéressant pour l’Algérie d’investir dans le secteur productif, « au lieu d’aller au chevet des entreprises étrangères ». D’autant, dit-il, que ces placements sont tellement risqués « qu’il va falloir se faire assister par des experts étrangers », ce qu’a fait la Libye en recourant à une banque suisse. Djamel Djerrad a également soulevé un point très important lié à la responsabilité de la gestion de ces investissements. « Si l’on crée des fonds souverains, qui sera responsable des éventuelles pertes de l’argent investi ? », a-t-il soutenu. Abondant dans le même sens, Mme Inal Meriem estime que « l’Algérie a mieux fait en liquidant la dette extérieure que de réfléchir à créer des fonds souverains ». Elle note que les FS perdent beaucoup d’argent dans des opérations risquées et que, de toute façon, « nous ne sommes pas en mesure de gérer de tels fonds », même si, précisera-t-elle plus tard, l’Algérie « dispose de compétences individuelles ».

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran