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Diplomatie algérienne en 2004

mercredi 29 décembre 2004, par Hassiba

A l’image des cinq années de son premier mandat, le président Bouteflika fait du retour de l’Algérie sur la scène internationale l’une des priorités de sa politique.

Dès son investiture en avril 2004, aidé par une conjoncture internationale favorable mettant l’Algérie dans une place confortable, le président Bouteflika a multiplié les signes pour marquer la poursuite de sa politique externe. En parfait ministre des Affaires étrangères, il multiplie les messages d’ouverture à l’endroit des Etats-Unis d’Amérique et de la France, annonce un réexamen des relations avec le Maroc, densifie des relations avec les pays africains et solidifie les liens avec les pays arabes. Ainsi, l’Algérie a réussi à se repositionner auprès de ses principaux partenaires du Nord, ceux du Golfe, ainsi qu’une forte présence sur la scène africaine. La politique africaine algérienne a indéniablement marqué des points. L’année 2004 a été celle des rencontres africaines. Elle avait commencé avec une participation au deuxième sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) en Libye. Trois mois plus tard, soit en mai, le président de la République a dirigé la délégation algérienne à la seconde réunion des chefs d’Etat et de gouvernement pour la mise en œuvre du NEPAD à Maputo, au Mozambique. Deux jours plus tard, l’Algérie, représentée toujours par le chef de l’Etat, participe au lancement officiel du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine à Addis-Abeba.

Deux mois plus tard, au même lieu, soit la capitale éthiopienne, l’Algérie, représentée par son Président, participera à la 3e session ordinaire de l’Union africaine. Deux jours plus tard, le chef de l’Etat prendra part au troisième sommet extraordinaire de l’UA consacré à l’emploi et à la lutte contre la pauvreté. Le président clôturera ses visites africaines en octobre par la participation à la réunion consacrée au « dialogue des parties prenantes au NEPAD », à l’invitation du président de l’Afrique du Sud, M. Thabo M’beki.

Ayant intensifié ses relations avec les Etats-Unis, l’Algérie attendait beaucoup de la présidence américaine du G8. Espérant que les Américains sauraient sensibiliser leurs partenaires à la nécessité d’accroître le montant de l’aide publique au développement et d’investir en Afrique, le président de la République s’est employé lors du sommet de Sea Island, en juin dernier, en Géorgie, aux Etats Unis, à plaider le partenariat G8-région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. C’était également l’occasion de discuter des problèmes en matière de paix et de sécurité entre les occupants de l’hémisphère Nord et ceux du Sud. La signature du Traité d’amitié avec la France et la participation au 60e anniversaire du débarquement marquent une nouvelle ère dans les relations avec l’ancienne force coloniale. 2004 a été également l’année de la recherche d’une meilleure insertion dans les échanges internationaux.L’Algérie cherche désormais à s’intégrer pleinement dans le jeu international et à jouer la carte de la mondialisation. Pour les autorités algériennes, il s’agit de disposer de leviers extérieurs pour accélérer le processus de réformes économiques qui se heurte encore à de nombreux obstacles. Cette politique passe notamment par la signature de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Algérie, sa ratification par le Parlement algérien devant intervenir au cours de 2005, et la perspective d’adhésion à l’OMC.Les Etats-Unis, très présents en Algérie dans le secteur des hydrocarbures, encouragent les autorités algériennes à accélérer le processus de libéralisation économique. 2004 marque aussi la poursuite des efforts de rapprochement avec la francophonie.

En prenant part au sommet des chefs d’Etat des pays francophones au Burkina Faso, le président Bouteflika a, une fois de plus, souligné l’intérêt d’intégrer l’organisation francophone sans toutefois formuler sa volonté d’adhésion. L’intégration progressive dans l’Organisation de la francophonie est envisagée sans volonté de heurter les réticences et les résistances des conservateurs.

Sur un plan régional, les relations algéro-marocaines sont toujours en dents de scie. Le conflit algéro-marocain à propos du Sahara occidental continue à être l’obstacle majeur de l’édification de l’Union du Maghreb arabe. La tension entre les deux pays est quasi permanente. Le dernier trimestre de l’année 2004 est l’exemple édifiant de la nature des relations des deux voisins. Froid, tension et hostilités par déclarations interposées continuent à empoisonner les relations de bon voisinage des deux pays.

Par Ghada Hamrouche , La Tribune