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El Kseur honore les martyrs du Printemps noir

mardi 27 avril 2004, par nassim

La journée d’hier était pour les citoyens d’El Kseur et plusieurs autres localités de la Kabylie celle du recueillement et de la commémoration.

Trois ans sont passées, Mouloud Sadaoui - qui garde toujours les stigmates d’une balle qui lui a traversé le ventre - et toute la population se souviennent encore de ces dates fatidiques du mois d’avril 2001, dates qui ont vu tomber des jeunes à la fleur de l’âge sous les balles assassines des éléments de sécurité (gendarmerie, police).

A El Kseur, et durant la journée de dimanche, des écoles ont observé une minute de silence, et durant la nuit de la même journée des milliers de bougies ont été allumées sur les trottoirs, les toits et les balcons, une autre manière de commémorer ce troisième anniversaire de l’assassinat des trois martyrs que compte la ville, en l’occurrence Asbaâ Yahia, Karim Yahia Chérif et Arab Nacer. A cette occasion, le CSC d’El Kseur a initié plusieurs actions durant la journée de lundi. En effet, plusieurs centaines de citoyens ont pris part à la marche populaire qui s’est ébranlée de l’esplanade de la mairie où des gerbes de fleurs ont été déposées à la mémoire des martyrs du Printemps noir. Tout au long du parcours, la procession humaine a scandé les slogans habituels qui signifient fidélité au serment et hostilité au pouvoir. De retour à l’esplanade, une minute de silence a été observée puis un meeting a été animé par des délégués du comité local, de l’intercommunal et de l’interwilayas.

Ali Gherbi, Khodir Benouaret et les autres délégués qui se sont succédé pour la prise de parole ont tous axé leurs interventions sur la nécessité de la réunification des rangs pour poursuivre le combat jusqu’à satisfaction pleine et entière de la plate-forme d’El Kseur. Ils soulignent toutefois que le dialogue ne connaîtra aucune suite si le pouvoir maintient sa logique et sa volonté de soumettre l’officialisation de tamazight à référendum, une exigence indiscutable disent les conférenciers. « Seule la satisfaction des revendications citoyennes pourra venir à bout des sacrifices consentis par toute cette jeunesse meurtrie qui a payé et qui paye toujours cher le prix du combat pour la liberté, la paix, la démocratie et la dignité », ont-ils ajouté. En abordant l’élection présidentielle et le rejet massif enregistré cette énième fois, notamment en Kabylie, les délégués soulignent que cela ne peut signifier que la bonne santé du mouvement citoyen et la conscience du peuple qui ne cesse d’exprimer son indifférence face au système en place.

A noter que tous les secteurs d’activité ont observé une grève générale et la circulation automobile, partiellement figée, a cessé durant le déroulement de ces actions marquées dans le calme et la sérénité.

Malek Bensalem, Le Matin