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Empêcher la condamnation et l’emprisonnement de nos confrères journalistes

vendredi 8 avril 2005, par Hassiba

Les parlementaires communistes français proposent la création d’un observatoire de vigilance sur les médias et dénoncent le harcèlement dont sont victimes les journalistes en Algérie.

À l’initiative d’Éliane Assassi, sénatrice (PCF) de Seine-Saint-Denis, les parlementaires communistes ont évoqué, hier, les atteintes à la liberté de la presse dans le monde et plus particulièrement en Algérie (1). La sénatrice, pour qui « la dignité humaine est au coeur des droits fondamentaux des individus », estime que « lorsque les droits de la presse sont bafoués, les libertés le sont tout autant ». C’est en Algérie que le directeur du quotidien le Matin est emprisonné depuis maintenant dix mois, que plusieurs journalistes de ce titre sont poursuivis dont Hassane Zerrouky, collaborateur de l’Humanité et Youssef Rezzoug, il se dit « solidaire de Florence Aubenas et des journalistes détenus en Irak », tous deux présents hier au Sénat, et passibles d’une peine de six mois de prison. Le verdict doit être rendu à Alger mardi 12 avril.

L’épouse de Mohamed Benchicou, Fatiah, était également présente. « Mohamed est un homme de conviction, il est resté le même », devait-elle dire avant de dénoncer les conditions de détentions, dans une cellule avec cinquante détenus, une promenade de dix minutes par jour et un état de santé qui se détériore. « Il a des problèmes respiratoires et, malgré la demande des médecins, il n’est toujours pas transféré dans un hôpital. » Fatiah Benchicou a également indiqué que les avocats de son mari avaient fait une demande de libération, demande qui doit être examinée le 20 avril.

Youssef Rezzoug, de son côté, dénonçait le silence - international autour du harcèlement des journalistes - algériens et de la presse « qui a existé comme forme de contre-pouvoir » en faisant remarquer qu’il y a « des marchés à prendre en Algérie. Nous, nous avons fait notre travail de journaliste, nous avons été au bout de nos investigations », une allusion aux affaires dénoncées de corruption et de passe-droit concernant des proches du président algérien, dans les colonnes du Matin et qui ont conduit à leur inculpation peu de temps avant que le journal ait été dans l’obligation de cesser sa parution. Hassane Zerrouky rappelait également que tous les mardis un tribunal d’Alger juge des journalistes, c’est par exemple le cas du directeur du Soir d’Algérie qui encourt plusieurs peines de prisons fermes.

Nicole Borvo, présidente du groupe communiste républicain et citoyen (CRC), tout comme Jean-Louis Raach au nom de la direction de l’Humanité, insistait sur la nécessité d’« élever la protestation et l’intervention » afin de tout faire « pour empêcher une condamnation le 12 avril ». Éliane Assassi a proposé (voir l’Humanité du 7 avril) la création d’un observatoire de vigilance. Un rassemblement devant l’ambassade d’Algérie pourrait être organisé ce jour-là.

Par Pierre Barbancey, humanite.presse.fr


 (1) Étaient présents ou représentés,

outre les personnalités citées, Jean-Claude Lefort,

député du Val-de-Marne (PCF), et Roland Weyl, de l’Association internationale des juristes démocrates.