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En Algérie, l’âge du mariage recule

samedi 23 décembre 2006, par Kahina

L’âge du mariage recule en Algérie selon les conclusions d’une étude officielle qui précise que les Algériennes se marient au-delà de 32 ans.

Il y aura plus de 290000 mariages en Algérie en 2006

Les Algériens se marient de plus en plus à un âge avancé. C’est du moins ce que révèle une étude officielle, dont quelques résultats ont été diffusés jeudi dernier par la Radio algérienne. Selon cette étude, les hommes convolent en justes noces, en moyenne, à près de 36 ans et les femmes à un peu plus de 32 ans. En Algérie, en dix ans, l’âge du mariage a donc reculé de cinq ans pour les deux sexes, puisqu’il se situait, en 1987, aux alentours de 27 ans pour les femmes et de 31 ans pour les hommes.

Évidemment, les sociologues, ayant mené cette enquête, imputent les raisons de ce phénomène à des causes socioéconomiques. Nacer Djabi, sociologue, explique le recul de l’âge du mariage en Algérie par “une transition démographique rapide avec l’allongement des études, l’élévation du niveau d’instruction chez les femmes qui font souvent le choix du célibat”. Il est vrai que les parents, qui souhaitaient marier leurs filles dès qu’elles deviennent nubiles, préfèrent actuellement les inciter à pousser leurs études le plus loin possible, afin qu’elles soient mieux outillées pour affronter les aléas de la vie.

S’il y a dix ou vingt ans, la trentenaire était considérée déjà comme une vieille fille, vouée au célibat à vie, elle représente, aujourd’hui, le symbole de la réussite professionnelle, qui doit précéder presque impérativement l’engagement dans une vie conjugale. Il n’en demeure pas moins que le cap des 40 ans est souvent pressenti comme la limite à ne pas franchir, au risque de ne jamais trouver de mari. À partir de là, le célibat est assez mal vécu. “ça se passe très mal. On ne peut pas décider seules, on est surveillées par toute la famille”, confirme une jeune femme de 44 ans, sollicitée pas nos confrères de la Radio algérienne.

Certaines parviennent, néanmoins, à ne pas sombrer dans la mélancolie, en croquant la vie à pleines dents. Selon des témoignages cités dans la presse, le célibat des femmes, plus élevé chez les universitaires, est également une conséquence de la peur des lois en vigueur qui leur sont défavorables en cas de divorce. Les infimes amendements, introduits dans le code de la famille en février 2005, ne garantissent pas des droits absolus aux femmes, particulièrement fragilisées au moment de la dissolution du mariage. A contrario, les hommes se décident à changer de statut marital, souvent au-delà de la quarantaine, soit par choix (ne pas ligoter sa liberté par les liens du mariage), soit pour des raisons économiques.

Synthèse de Kahina, algerie-dz.com
D’après Liberté