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En Algérie, le célibat n’est plus un tabou

samedi 9 décembre 2006, par Samir

Le phénomène du célibat en Algérie n’est plus un tabou comme il l’était il y a quelques décennies, et selon l’enquête du CNES, près de la moitié des femmes algériennes en âge de se marier restent célibataires.

L’âge du mariage recule en Algérie

Selon le ministère de la Santé, la moyenne de procréation chez la femme algérienne est passée de 8 enfants en 1970 à seulement 2,1 en 2006. L’alphabétisation, le changement des habitudes sociales et l’extraordinaire avancée de l’utilisation des moyens contraceptifs, surtout en milieu urbain, sont à l’origine de cette importante baisse. 60 % des Algériennes utilisent actuellement la pilule, contre 10 % dans les années 1960, a déclaré le Dr Fatima Abadlia, médecin conseiller de l’Association algérienne pour la planification familiale (AAPF). Mais si les femmes décident d’enfanter moins aujourd’hui, pour pouvoir maintenir un bon niveau de vie à la famille, d’autres, par contre, ont du mal à se marier.

Une nouvelle enquête du ministère de la Santé, en collaboration avec l’Unicef, dont la teneur n’a pas encore été révélée, prouverait qu’en Algérie, plus de la moitie des femmes en âge de procréation sont toujours célibataires. Selon une source proche du ministère de la Santé, les résultats de la nouvelle enquête se rapprochent de ceux réalisés en 2002. Près de 55 % des femmes âgées de 15 à 49 ans sont toujours célibataires. La proportion des femmes non mariées, dont la tranche d’âge est comprise entre 25 et 33 ans, représente, quant à elle, plus de 52 %. Pour Mme Keddad de la direction de la population au ministère de la Santé, l’évolution est inquiétante puisque dans les années 1960, le taux des célibataires n’était que de 25 %.

L’âge moyen du mariage chez les femmes, selon la même source, n’a pas changé et avoisine 31 ans. Toutefois, Mme Keddad insiste sur le fait que le célibat définitif est de seulement 3,4 % chez les femmes algériennes. Elles finissent par trouver un mari, même si elles dépassent l’âge de 33 ans. Pour M. Benzine du Conseil national économique et social (CNES), le mariage tardif s’explique par le nombre de femmes de plus en plus décidées à tenir leur destin en main. Avec leur présence en force dans le monde de l’éducation, les femmes investissent de plus en plus dans le savoir et la promotion sociale. Elles sont majoritaires dans l’éducation et l’enseignement supérieur : 57 % des étudiants et élèves sont des filles. Mais d’autres spécialistes estiment que le recul de l’âge du mariage, pas uniquement chez la femme, est dû plutôt à la rareté du logement et à la cherté de la vie.

Synthèse de Samir, algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant