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Fin du ramadan, sous le signe du deuil, pour la communauté musulmane

dimanche 14 novembre 2004, par Hassiba

En Egypte, le deuil officiel de trois jours observé après le décès de Yasser Arafat, s’est terminé dimanche matin, mais les journaux ont continué à évoquer en une l’avenir incertain des Palestiniens.

La situation en Irak, particulièrement à Fallouja, était, elle, au coeur des préoccupations du premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan en ce jour de fête.
Les musulmans du monde entier ont vécu, dimanche 14 novembre, un triste Aïd al-Fitr, marquant la fin du ramadan, le mois sacré du jeûne musulman, endeuillé par la disparition du président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat et l’offensive meurtrière contre Fallouja en Irak.

Ferveur religieuse dans les mosquées, visites et réjouissances enfantines ont marqué cette journée, l’Aïd El-Fitr étant, comme le Noël chrétien, essentiellement une fête familiale.

Dans toutes les "capitales" musulmanes, les chefs d’Etat ou leurs représentants ont assisté à la prière de l’Aïd El-Fitr, conduite par le plus haut dignitaire religieux du pays, dans une ambiance recueillie et fervente. Le ramadan est en effet considéré par la tradition musulmane comme le "mois de la piété et du retour vers Dieu".

L’Aïd Al Fitr "entaché de tristesse"
Immédiatement après le petit-déjeuner, composé, comme le veut la tradition égyptienne, de gâteaux traditionnels, les enfants, habillés de neuf, se sont dirigés vers les parcs de loisirs pour y dépenser les "aidya", petit pécule offert pour la circonstance par parents et voisins.

Mais, la politique n’a cependant rien cédé à la fête. Les Etats-Unis et Israël sont engagés dans une "guerre non déclarée contre l’islam" qui a endeuillé le mois de ramadan, a affirmé dimanche le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, les qualifiant de "suppôts de l’oppression mondiale".

En Egypte, le deuil officiel de trois jours observé après le décès de Yasser Arafat, s’est terminé dimanche matin, mais les journaux ont continué à évoquer en une l’avenir incertain des Palestiniens. "La tristesse submerge les territoires palestiniens et les Palestiniens célèbrent la prière de l’Aïd devant la tombe d’Arafat", titrait dimanche Al-Ahram, un quotidien gouvernemental.

La situation en Irak, particulièrement à Fallouja, était, elle, au coeur des préoccupations du premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan en ce jour de fête. "Les informations que nous avons reçues sur les dizaines de morts causées par les bombardements (...) nous plongent dans une profonde tristesse", a-t-il déclaré.

Dans le Golfe, les Emirats arabes unis, observaient le deuil du décès, quelques jours avant Arafat, de cheikh Zayed ben Sultan Al-Nayhane, qualifié de "sage des Arabes" par les journaux de la région. "Sans Zayed, l’Aïd est sans goût", titrait Al-Ittihad, soulignant que "les félicitations (se sont) mêlées aux condoléances" en ce jour de tristesse.

Pour les journaux du Qatar, l’Aïd cette année est "entaché de noir et de tristesse pour nos frères en Irak et en Palestine (...). La joie a disparu des visages, au milieu des boucheries et des destructions perpétrées par les forces américaines à Fallouja et après la disparition du président palestinien Yasser Arafat", écrit Al-Charq.

Le Liban a observé l’Aïd al-Fitr, mais sans faste. Le mufti, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, la plus haute autorité sunnite du pays, et le premier ministre Omar Karamé notamment ont décidé de s’abstenir de recevoir les félicitations traditionnelles, prolongeant ainsi le deuil d’Arafat.

La crise économique qui frappe les classes moyennes et les défavorisés les a de toute façon contraints à réduire les célébrations.

En Algérie, les récentes intempéries dans le nord du pays n’ont pas empêché les Algériens de se rendre nombreux dans les mosquées et les cimetières, selon les médias algériens.

En Europe, il y a eu peu de manifestations publiques pour fêter la fin du ramadan, comme par exemple aux Pays-Bas où l’Aïd s’est fêté essentiellement à l’intérieur des mosquées et des centres culturels musulmans, placés sous surveillance policière depuis de récents incendies criminels contre certains de ces établissements. Le pays est en effet encore sous le choc de l’assassinat par un jeune islamiste du réalisateur Theo Van Gogh, le 2 novembre.

Avec AFP et Reuters, www.lemonde.fr