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L’Algérie à la traîne face aux catastrophes naturelles

samedi 4 octobre 2008, par Rédaction

L’Algérie demeure vulnérable aux catastrophes naturelles comme en témoigne le bilan lourd des victimes des inondations qui ont endeuillé la wilaya de Ghardaïa.

Une catastrophe naturelle à Ghardaia en Algérie.

La promptitude de la réaction des autorités centrales suite aux inondations de Ghardaïa dans le sud de l’Algérie, pressées de le faire par le président de la République lui-même, n’a pas moins mis en exergue pas mal de lacunes, à commencer par celle de la communication elle-même. La catastrophe que vit présentement la ville martyre de Ghardaïa, jamais vue de mémoire d’Algérien, vient une fois de plus interpeller les pouvoirs publics à propos de la mise en place de véritables plans orsec, à même de faire face aux situations les plus critiques avec l’efficacité et la rapidité voulues. A commencer par la communication elle-même, pas mal de défaillances sont en effet à relever, à commencer par cette sempiternelle spéculation sur le nombre de victimes. Le ministère de l’Intérieur, auquel a échu la lourde tâche de gérer la situation de bout en bout, ne semble pas avoir jugé utile de mettre en place, en sus de la cellule de crise installée immédiatement après le conseil interministériel, un service information, chargé de garder un contact permanent avec les représentants de la presse, et même d’animer autant de points de presse que nécessaire. La communication, il faut le dire, demeure le grand « talon d’Achille » chez la plupart, pour ne pas dire tous, des décideurs en Algérie. Une certaine méfiance, en outre, a tendance à se développer chez ces derniers vis-à-vis des représentants du monde des médias, notamment privés. Pour ce qui est de la catastrophe elle-même, il serait bon de savoir comment les services compétents, notamment météorologiques, n’ont pas vu venir ce danger terrible.

Il ne semble pas y avoir eu de BMS (bulletin météorologique spécial). Et quand bien même c’eut été le cas, celui-ci ne semble pas avoir été assez « fort » pour mettre en branle un plan d’évacuation urgent et immédiat de la ville. Les moyens importants de l’ANP mis en mouvement semblent avoir permis d’éviter le pire. Notre armée, qui a déjà eu à prendre une part active dans la gestion de l’ensemble des grandes catastrophes déjà vécues par le pays, depuis le séisme de l’ex-El Asnam jusqu’à celui de Boumerdès, en passant par les inondations de Bab El Oued et le tremblement de terre de Tipasa, a sans doute permis d’éviter le pire. La Protection civile, elle aussi, jouit d’une grande expérience, carrément internationale, en ce qui concerne la gestion de catastrophes de ce genre. Il n’en demeure pas moins que pas mal d’insuffisances ont été constatées. C’est, du moins, ce que nous a précisé une source locale jointe par téléphone ce jeudi. Cette source, qui avait déjà suivi de près la gestion du séisme de Boumerdès ainsi que les inondations de Bab El Oued dans le nord de l’Algérie, s’est ainsi demandé pourquoi les autorités n’ont pas encore pensé à faire appel à l’Enir, Entreprise nationale d’intervention et de réalisation, basée à Chlef. Celle-ci, nous explique notre source, intervient avec efficacité et rapidité là où se produisent des grandes catastrophes comme celles-ci en vue de faire disparaître les traces des désastres et des destructions, de redonner figure humaine au paysage et de rendre vivable les endroits touchés par la colère de la nature. L’insuffisance des moyens mis en branle par les pouvoirs publics en Algérie (aussi grands soient-ils), venus trahir l’ampleur de cette catastrophe qualifiée de « centennale » par Yazid Zerhouni, s’est cristallisée sous la forme de manifestations populaires ayant éclaté hier en vue de se voir prendre en charge ne serait-ce que pour ce qui concerne les besoins les plus urgents, à savoir un toit (une tente ou un chalet), des médicaments et suffisamment de nourriture. La colère citoyenne, qui met en exergue l’insuffisance des moyens déployés, sans doute au regard de l’éloignement de Ghardaïa, ce qui rend difficile et onéreux l’acheminement des moyens nécessaires, s’est concrétisée à travers le nombre impressionnant de manifestants. Ces derniers, en effet, auraient atteint le nombre de 5 000 selon des sources locales.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après Le Courrier d’Algérie