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L’Algérie et le Maroc doivent être pragmatiques

mercredi 7 mai 2008, par Rédaction

Des relations économiques et politiques fortes entre l’Algérie et le Maroc pourraient générer des milliards de dollars aux économies des deux pays.

L’Algérie et le Maroc doivent coopérer.

Est-il possible d’aborder les relations entre l’Algérie et le Maroc de manière pondérée ? La chose n’est pas évidente. La méfiance suggère des réponses préétablies et non un examen froid. Toute appréciation qui sortirait de la norme, que ce soit en Algérie ou au Maroc, deviendrait suspecte. On est dans une symétrie de la méfiance qui semble dispenser le personnel politique et médiatique de faire et de chercher des approches pragmatiques. Le plus fâcheux est que ces attitudes préétablies se fondent sur un discours d’attachement puissant à la réalisation du Maghreb uni. Pour la seconde fois, en quelques semaines, le Maroc a évoqué la question de la réouverture des frontières et a suggéré une réunion des ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur pour faire le point de la situation et arrêter les modalités d’une relance des relations entre les deux pays. Faut-il, comme on peut s’y attendre à la lumière de la précédente offre, mettre en avant les arrière-pensées éventuelles du Maroc ou bien le prendre au mot et aller, de manière pragmatique, en discuter ? Si l’on s’en tient à la méfiance habituelle entre les deux parties, cette offre, comme la précédente, ne fera pas long feu.

Le pessimisme est de rigueur dès lors qu’il n’existe aucune possibilité de rapprocher les positions sur la question du Sahara Occidental. La seule démarche possible - et elle reste encore valable - serait d’en prendre acte et de veiller à déconnecter le dossier du Sahara Occidental du dossier des relations bilatérales. Cela n’est pas aisé, mais on sait en l’état actuel des choses que l’on n’avancera nulle part tant qu’on n’aura pas choisi cette voie pragmatique. Commentant le premier appel lancé par le Maroc à la normalisation des relations et à la réouverture des frontières, Abdelhamid Mehri, acteur de la Conférence de Tanger qui a été également ambassadeur à Rabat, avait estimé qu’il méritait d’être pris en considération. « Quelles que soient les intentions de ses auteurs, cela s’inscrit dans la bonne direction », avait-il indiqué en considérant que la « situation de blocage de ce dossier est malsaine ». C’est le bon sens. Plutôt que de rejeter, par habitude et par a priori, ce genre de proposition, il est plus judicieux d’y répondre et d’essayer de régler les problèmes objectifs qui existent et qu’il serait vain de nier. On a raté de part et d’autre, avec le cinquantenaire de la Conférence de Tanger, une opportunité symbolique de se remettre au laborieux tissage de l’espace maghrébin. Des problèmes concrets existent entre l’Algérie et le Maroc, le mieux serait de les aborder en les déconnectant de la question du Sahara Occidental.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran