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L’Algérie, le Maroc et le Maghreb

dimanche 30 mars 2008, par Kahina

La mauvaise entente entre l’Algérie et le Maroc en raison du conflit du Sahara Occidental semble freiner la construction d’un Maghreb économique fort.

L’Algérie et le Maroc au coeur du Maghreb.

Indépendamment des remontrances interarabes et des motifs ayant conduit certains rois et chefs d’Etat à ne pas être de la rencontre de Damas, dont tout, ou presque, a été dit et écrit, la réunion au sommet dont il s’agit a constitué une belle occasion pour les chefs d’Etat maghrébins de se rencontrer, de débattre de sujets d’intérêt commun. C’est une sorte de mini-sommet improvisé dans la capitale syrienne. Dommage que le roi du Maroc en soit absent. S’il était de la partie, il aurait pu, ne serait-ce que de manière informelle, discuter des questions qui font obstacle à la construction du Grand Maghreb. Un raffermissement du bilatéral depuis Damas ? Le royaume chérifien semble vexé au plus haut point, parce que l’offre sur la réouverture des frontières qu’il a faite à l’Algérie n’a pas produit un retour d’écoute favorable à son goût. La proposition marocaine renvoie à une attitude classique adoptée depuis longtemps par les autorités chérifiennes. Le Maroc voulait et veut toujours tenir le rôle de modéré, se montrant moderne, à la hauteur des changements géopolitiques. Une manière de dire que c’est l’Algérie qui ne veut pas avancer. Et qu’elle a une part de responsabilité dans la situation statique dans laquelle se trouve le Maghreb. C’est du déjà entendu.

Pourtant, la marche de la sous-région maghrébine ne passe pas nécessairement par une entente entre Marocains et Algériens sur la question sahraouie. Les deux Etats pourraient dégager une solution globale à toutes les questions au caractère bilatéral, les frontières
comprises, et laisser les Nations unies se charger du dossier sahraoui. C’est une logique à laquelle le royaume ne croit pas. Il continue à se borner à ce dont a besoin sa politique expansionniste mise sous emballage : l’autonomie. Et, pendant que les chefs d’Etat arabes arrivaient à Damas, Mohamed VI inaugurait pompeusement une centrale électrique située à un jet de pierre du poste frontalier en territoire algérien. L’événement n’est pas dénué de velléités économiques. La fermeture des frontières fait perdre au Maroc environ quatre milliards de dollars annuellement. C’est colossal. Ce n’est pas pour autant qu’il faut s’en réjouir. Une construction maghrébine au point zéro, aucun pays n’en tire profit. Le Maghreb demeure un des idéaux dont rêve le peuple maghrébin.

Synthèse de Kahina, www.algerie-dz.com
D’après La Tribune