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L’Algérie manque d’élites

dimanche 20 août 2006, par Souad

La classe politique en Algérie a longtemps tiré sa légitimité de la Guerre de Libération nationale et du système corrompu du parti unique, d’où le manque voire l’absence d’élites capables de gérer l’état selon les règles de transparence tirées de la démocratie et de la mondialisation.

L’Algérie manque d’élites.

L’avènement des réformes et du pluralisme politique en 1988 présageait de plus de démocratie et de l’entrée du concept de légitimité populaire dans les moeurs de la classe politique algérienne avec l’émergence d’hommes nouveaux. C’était sans compter avec l’interruption des premières élections législatives pluralistes de la toute jeune expérience démocratique algérienne. Les élections de 1991, qui auraient dû donner naissance à la première Assemblée nationale pluraliste, organisées par le pouvoir vacillant de l’époque, étaient pourtant données comme propres et crédibles. Pour les raisons que l’on connaît, la tournure prise par les évènements ont précipité l’arrêt brutal du processus électoral.

L’élection présidentielle de 1995, qui a porté le général Zeroual à la magistrature suprême, a été qualifiée de crédible et son gouvernement formé en majorité de technocrates a vu l’apparition de têtes nouvelles. C’est en effet la spécificité des différentes équipes gouvernementales qui a attiré l’attention. L’interchangeabilité qui a marqué la classe dirigeante algérienne depuis l’indépendance à nos jours tend à devenir une particularité bien de chez nous, tantôt ministre de l’Agriculture, tantôt ministre de l’Intérieur ou de la justice, Premier ministre et même ministre d’Etat sans portefeuille l’on passe allégrement d’un département à un autre sans aucun état d’âme. Ce phénomène singulier pose-t-il le problème d’une classe politique à cours d’hommes et qui éprouve des difficultés à se renouveler ou alors ne puise-t-on qu’au sein d’un même sérail ?

Ce parcours atypique de nos responsables, au contraire d’autres démocraties, dont les grandes écoles, équivalentes aux nôtres au demeurant (ENA, polytechnique, HEC...) sont pourvoyeuses de cadres de la Nation et qui, auparavant, ont déjà connu une ascension progressive au sein de leurs partis politiques et exercé, par ailleurs, des mandats électoraux pour faire entendre la voix de leurs élus, une légitimité populaire qu’ils auront tirée d’élections locales, régionales ou bien nationales. Les élections législatives de 1997 en Algérie ont donné l’espoir que l’expression de la légitimité populaire, sortie des urnes, serait relayée par la même voie des urnes et traduirait l’aspiration citoyenne à être représentée au sein d’un hémicycle pour faire entendre sa voix par l’élu de son choix.

Mais malheureusement, la suspicion de fraude qui a entouré puis décrédibilisé ce scrutin a, encore une fois, instauré une crise de confiance en Algérie qui s’est traduite à considérer les candidats à la députation de se servir des élections pour assouvir des intérêts strictement personnels. Les élections de 2002 et la présidentielle de 2004, qualifiées de crédibles par les observateurs étrangers, ont quelque peu réconcilié les électeurs avec leurs élus. 2007, année de rendez-vous électoraux importants, se présente-t-elle sous de meilleurs auspices et permettra-t-elle une moralisation de la vie politique pour que les hommes qui doivent la représenter ne soient pas uniquement associés aux signes extérieurs de richesse ?

Synthèse de Souad, algerie-dz.com
D’après l’Expression