Accueil > ALGERIE > L’Algérie otage des intégristes ?

L’Algérie otage des intégristes ?

mercredi 30 août 2006, par Souad

L’instauration d’une république islamique en Algérie reste le souhait des intégristes islamistes qui, après avoir massacré des dizaines de milliers d’algériens, exigent l’amnistie générale et le retour du FIS sur la scène politique.

L’Algérie otage des intégristes ?

L’ex-chef de l’Armée islamique du salut (AIS), Madani Mezrag, considère que l’application de ce « plan de paix (la Charte pour la paix et la réconciliation nationale) est loin d’être concrétisé sur le terrain ». Il revendique ouvertement un texte plus fort, qui consacre une amnistie générale qui, en toile de fond, permettra un pardon sans condition, mais surtout un retour de l’ex-FIS sur la scène politique. L’orateur, s’adressant aux représentants des médias en Algérie, refuse tous les délais fixés aux terroristes toujours en activité. D’après lui, « la Charte n’est qu’une partie du processus de réconciliation qui a démarré par une trêve » et qui devra, impérativement, aboutir, selon lui, à « une amnistie générale et le recouvrement par les frères de tous leurs droits civiques et politiques ».

L’ex-chef de la branche armée du FIS dissous va carrément à contre-courant de ce que stipule la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Car le texte n’a, à aucun moment, prévu une amnistie générale et encore moins un éventuel retour du Front islamique du salut sur la scène politique en Algérie. Ainsi, six mois plus tard, Madani Mezrag critique la Charte qui, à l’en croire, a complètement négligé le volet politique de la crise. C’est ainsi qu’il conditionne la réussite de la Charte par une amnistie et un nouvel agrément au profit de l’ex-FIS. Le conférencier ira encore plus loin. Il affirme que la Charte incrimine l’ex-FIS et évacue la responsabilité de l’Etat dans la crise des années 1990. Il s’est, néanmoins, quelque peu ressaisi en réaffirmant son soutien à la démarche du président.

Il explique cela par « une profonde conviction » que le chef de l’Etat « avait l’intention d’aller très loin dans son projet de paix ». Cela, a-t-il expliqué, « en dépit de nos propositions qui n’ont pas été prises en charge. » A l’origine de la non-concrétisation des textes de la Charte, s’est-il insurgé, « une administration bureaucratique, manipulée et gérée par Hizb França. » Il ne mâche pas ses mots quand il est interrogé sur l’existence d’un éventuel blocage dans l’application du projet de la Charte en Algérie. Il n’hésite pas, non plus, de pointer un doigt menaçant, refusant, après des années de sang et de terreur, toute appellation de terroriste, préférant parler de « victime d’une tragédie nationale. »

L’interrogation qui s’impose est de savoir, pourquoi Madani Mezrag a soutenu la Charte d’autant plus qu’elle fixait les délais bien avant sa mise en oeuvre. Le chef de l’ex-AIS est allé encore plus loin en disant que la Charte n’offre pas les garanties nécessaires aux éléments armés toujours au maquis. Il suggère la création d’un mécanisme indépendant regroupant les partisans et les concernés devant veiller au suivi de l’application des textes de la Charte. Ce mécanisme, pense-t-il, doit être soutenu par un texte nouveau et « plus fort que celui de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. » C’est la nouvelle revendication des anciens de l’AIS et la même de ceux qui sont encore au maquis. D’après Mezrag, ceux-ci ne sont même pas convaincus par les textes de la Charte. Une manière, même indirecte, d’appuyer sa quête pour un texte nouveau qui n’est fixé par aucune échéance.

Synthèse de Souad, algerie-dz.com
D’après l’Expression