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L’Algérie pose ses conditions sur l’UPM

samedi 7 juin 2008, par Rédaction

L’Algérie n’est pas opposée à une adhésion à l’union pour la Méditerranée mais estime qu’il est trop tôt pour s’engager dans un projet peu clair.

L’Algérie et la France s’expriment sur l’union pour la Méditerranée.

Sans surprise, l’Algérie, pays hôte de la 15ème session du Forum méditerranéen (Formed), a subordonné son éventuelle participation au sommet des chefs d’Etat de Paris, le 13 juillet prochain, à la connaissance du contenu du projet de l’union pour la Méditerranée (UPM). Comme prévu, elle attend, à l’instar des autres pays arabes, des « clarifications », notamment sur les « conséquences » de l’entrée d’Israël dans l’UPM qui doit être solennellement proclamée par le promoteur du projet, le président français Nicolas Sarkozy. Sans s’être convertie brutalement au pragmatisme diplomatique, l’Algérie ne peut évidemment accepter en l’état, c’est-à-dire au stade d’une idée, d’un énoncé de principes, d’un dessin de lignes vagues, un projet qui a d’ailleurs subi des inflexions du fait de l’Union européenne, sous la forte impulsion de l’Allemagne. Le ministre des Affaires étrangères algérien, M. Mourad Medelci, a donc tout à fait raison de dire qu’« un projet d’une telle envergure ne peut être accepté totalement du premier coup ». Ni même partiellement ni même au « second coup », c’est-à-dire à l’issue du sommet des chefs d’Etat dans la capitale française, serait-on tenté d’ajouter.

Réalisme, pragmatisme, patience, trois mots-clés pour une attitude de bon sens. « On n’achète pas le poisson dans les fonds marins », dit l’adage algérien. M. Mourad Medelci, qui est payé pour « attendre et voir », assistera à la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du pourtour méditerranéen, qui se tiendra le 12 juillet prochain, à la veille du sommet des chefs d’Etat, dans la capitale française. L’Algérie ne se prononcera de façon claire et précise, à la fois sur une éventuelle adhésion au projet et sur le niveau de représentation au sommet de Paris, que lorsqu’elle disposera de la visibilité qui lui manque aujourd’hui par rapport au contenu du projet et des réponses crédibles qui seront apportées à des questionnements fondamentaux. Tout dépendra donc de la capacité de la diplomatie française, pilotée par l’Elysée, à convaincre tous les partenaires méditerranéens et, surtout, à présenter des réponses claires et précises à des questions essentielles comme celle que pose la présence d’Israël au sein de la future UPM. Par exemple, de dire aux pays arabes qui n’ont pas établi des relations diplomatiques avec l’Etat hébreu, si l’union pour la Méditerranée aurait finalement vocation à normaliser de fait leurs relations avec Israel.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après La Tribune