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L’Algérie se dote d’un observatoire contre la violence

samedi 10 décembre 2005, par Ahlem

Pour mieux lutter contre la violence en Algérie, un observatoire national a été crée et sera composé de magistrats, de médecins légistes et d’officiers de la police nationale.

La majorité des victimes de violence en Algérie sont des enfants âgés entre 6 et 12 ans.

Les médecins légistes ont formulé un nombre de recommandations, parmi lesquelles, « la révision des textes juridiques concernant la qualification des faits liés à la violence ». En clair, il a été suggéré de revoir les articles du code pénal appliqués en cas de violence sur personne, plus précisément le rapport entre la peine prévue par la loi et le degré de gravité des coups et blessures volontaires (CBV), évalué dans le certificat d’incapacité.

« Dans la qualification des faits, qui décide en grande partie de la suite à donner à une affaire de CBV, les magistrats accordent une attention particulière au nombre de jours d’incapacité établi par les médecins légistes. Le verdict que doit rendre le juge est selon que ce nombre soit inférieur, égal ou supérieur à 15 jours. Ce qui est, d’un point de vue médical, un critère à revoir. Pour qu’un médecin délivre un certificat d’incapacité de 15 jours et plus, il faut que les blessures de la victime soient vraiment graves. En France, par exemple, les textes juridiques sont scientifiquement plus précis dans le sens où ils se fixent 8 jours d’incapacité comme critère de décision », explique le Pr. Belhadj.

Autre « souhait » émis par les médecins légistes : la révision des conditions exigées dans l’agrément du médecin légiste expert près la cour. Il a été proposé de revoir ce statut et d’établir une liste nationale de médecins légistes experts près la cour. La rencontre qui a vu la participation de la ministre déléguée chargée de la famille et de la condition féminine, Mme Nouara Saâdia Djaâfar, a été marquée par 25 interventions. Celles-ci ont abordé le phénomène de la violence sous ses multiples formes : physique, sexuelle, verbale et morale. Avançant des cas relevés au CHU de Sidi Bel-Abbès, pour le 1er semestre 2005, Dr. Abdellatif Boublenza a indiqué que « parmi les 1.366 cas relevés, 440 cas étaient des femmes », précisant que « les sujets âgés entre 15 et 30 ans étaient les plus exposés aux actes de violence ».

Dans ce contexte, des médecins légistes du CHU de Annaba ont présenté les résultats d’une étude sur la violence en milieu scolaire, durant le premier semestre 2005, révélant que « 68% des enfants victimes de la violence sont âgés entre 06 et 12 ans, dont 75% de sexe masculin ».

Synthèse de Ahlem
D’après le Quotidien d’Oran