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L’Algérie selon Nicolas Sarkozy

jeudi 6 décembre 2007, par Rédaction

A l’occasion de sa visite en Algérie, le président français Nicolas Sarkozy a refusé d’exprimer la repentance de la France envers les Algériens.

Nicolas Sarkozy en visite en Algérie.

Initié par Jacques Chicac et Abdelaziz Bouteflika, le projet de traité d’amitié entre la France et l’Algérie est tombé dans les poubelles de l’histoire. Aux associations de rapatriés qui l’interpellaient au cours de la campagne électorale, à la presse et, au lendemain de son élection, aux Algériens enfin, Nicolas Sarkozy a dit et répété qu’il ne voulait pas d’un traité franco-algérien et qu’il rejetait toute forme de repentance. C’est un regard autre, un regard neuf, que Sarkozy pose sur ce passé proche et sur l’aventure coloniale. Il aurait pu en tirer profit et s’émanciper de la génération précédente. Il ne l’a pas fait. Au lieu d’assainir - presque au sens propre - une tranche d’histoire, il a préféré la caricaturer et la récrire à sa façon. Témoin le discours qu’il a prononcé à Toulon au cours de la campagne présidentielle. Discours emblématique dont le thème était la - future - politique méditerranéenne de la France s’il était élu. Le thème de la repentance y est évoqué avec insistance et avec une mauvaise foi qui laisse pantois. Une « mode de la repentance » a gagné la France, selon Sarkozy. C’est un poison qui a détourné la France de son arrière-cour méditerranéenne.

Jugés coupables par les inquisiteurs de la repentance, les Français, saisis d’une honte pour leur histoire, ont tourné le dos à la Méditerranée et à ses habitants, explique Sarkozy à son public toulonnais. Et le candidat président de lancer : « Je veux dire à tous les adeptes de la repentance qui refont l’histoire et qui jugent les hommes d’hier sans se soucier des conditions dans lesquelles ils vivaient ni de ce qu’ils éprouvaient, je veux leur dire : de quel droit demandez-vous aux fils de se repentir des fautes de leurs pères, que souvent leurs pères n’ont commises que dans leur imagination ? »
Qu’un tel sermon ait été applaudi - surtout à Toulon, une ville où les nostalgiques de l’Algérie française sont influents et nombreux - n’est pas pour surprendre. Il est dans l’air du temps, et pas seulement dans les rangs de la droite traditionnelle. Des propos aussi démagogiques ne sont pas faits pour éteindre les braises entre la France et l’Algérie. Ils les alimentent au contraire en niant tout droit d’inventaire et en esquissant un tableau erroné de la présence française.

Synthèse de Mourad
Extrait de "Paris-alger, couple infernal"