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L’Irak au bord de la guerre civile

samedi 25 février 2006, par Souad

L’Irak n’a jamais semblé aussi près de la guerre civile que depuis l’attentat non revendiqué qui avait démoli en partie la mosquée sainte chiite de Samarra et les ripostes contre la communauté sunnite et ses mosquées.

Des chiites irakiens tentent de dégager les décombres après l’attentat qui a visé la mosquée sacrée de Samarra.

Les affrontements entre chiites et sunnites ont provoqué une série d’exactions, en majorité contre les mosquées sunnites. Des heurts qui ont fait 130 morts : quatre-vingts personnes assassinées par balle ont été transportées à la morgue de Baghdad, et 47 ont été retrouvées gisant au bord de la route, à Naharwan, au sud-est de Baghdad. Par ailleurs, une explosion à la bombe au centre de Baaqouba, à 60 km au nord-est de Baghdad, a fait 16 morts, dont huit civils et 21 blessés. A Bassorah, les exactions ont fait 25 morts, dont onze sunnites égyptiens et saoudiens enlevés et tués. Trois mosquées ont été brûlées à Baghdad.

Avec ces manifestations et ces assassinats en majorité anti-sunnites, l’Irak semble au bord de la guerre civile. Hier, un couvre-feu a été instauré à Baghdad et dans les trois provinces environnantes de Salahaddin, de Diyala et de Babil au nord, à l’est et au sud de la capitale, et l’aéroport de Baghdad était fermé. L’Exécutif irakien, craignant d’être dépassé par l’ampleur des événements, tente de s’entretenir avec les partis politiques et les groupes religieux pour œuvrer contre le danger de la sédition.

Les Etats-Unis, l’ONU et les dirigeants irakiens sont intervenus pour souligner la nécessité d’apaiser la situation afin que le pays ne bascule pas dans une véritable guerre confessionnelle. Une éventualité qui installerait le chaos général dan le pays. L’envoyé des Nations unies a invité toutes les parties à discuter pour trouver une issue à la crise la plus grave que l’Irak ait connue depuis l’invasion américaine il y a trois ans. Les réactions à l’attentat de Samara se poursuivent inlassablement. Des partis invitent à ne pas tomber dans le piège de la guerre civile, appelant à la retenue, au moment où l’Irak s’apprête à constituer un gouvernement sous contrôle des Etats-Unis.

Le président Jalal Talabani, qui a accusé les poseurs de bombe de « saper l’actuel processus de mise en place du gouvernement d’union nationale », a réuni les principaux dirigeants politiques du pays pour tenter de calmer la situation et trouver un terrain d’entente entre les différentes confessions. L’Union internationale des oulémas sunnites, qui a aussi dénoncé l’acte malveillant de Samarra, a mis en garde « les Irakiens, sunnites comme chiites, de tomber dans le piège ». « Nous craignons que les sunnites ne rendent la pareille. Si cette série dangereuse commence, elle ne s’arrêtera pas et elle annoncera une guerre civile. » L’Union assure que les sunnites ne peuvent être les auteurs de l’attaque contre un mausolée qu’ils ont gardé pendant des siècles.

Synthèse de Souad
D’après la Tribune