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L’adhésion de l’Algérie à l’OMC piétine

jeudi 1er février 2007, par Ahlem

Le statut de l’Algérie en tant que producteur-exportateur de pétrole ne facilite pas la conclusion rapide d’un accord pour l’accession d’Alger à l’OMC selon un responsable de la CNUCED, ce qui contredit les affirmations du négociateur algérien.

Le pétrole, un frein à l’adhésion de l’Algérie à l’OMC ?

La question de l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est revenue, ces jours-ci, au devant de la scène avec la tenue à Alger d’un séminaire international sur la diplomatie commerciale et l’accès à l’OMC. Mais, plutôt que de contribuer à éclaircir cette problématique dans le but d’une accélération du processus de négociation et d’adhésion, la rencontre, marquée par des interventions d’experts nationaux et étrangers, a fait apparaître une polémique sur les délais et les conditions d’intégration des rangs de l’organisation. Pis, elle a montré à quel point est très profond le fossé qui sépare les visions et la perception du processus par, d’un côté, les négociateurs algériens et, de l’autre, les représentants d’institutions internationales.

En effet, alors que le négociateur en chef algérien Cherif Zaâf affirmait que l’Algérie est “au stade final du processus d’accession à l’OMC, dont elle pourrait devenir membre en 2007”, la chef de la section des négociations commerciales à la Cnuced, Mina Mashayekhi, présente à Alger, émet un tout autre son de cloche en estimant que “le statut de pays producteur-exportateur de pétrole ne facilite pas la conclusion rapide d’un accord pour l’accession de l’Algérie à l’OMC”. Les obstacles à une rapide adhésion de l’Algérie à l’OMC ne sont donc pas minces. Et si les délégués algériens n’ont pas manqué de citer parmi ces problèmes à régler “des volets liés aux normes, aux mesures sanitaires, aux licences d’importation et aux restrictions à l’importation”, la déclaration de la responsable de la Cnuced vient montrer que l’intégration de l’OMC demeure hypothétique tant que certains choix stratégiques de l’État ne sont pas révisés, des choix liés, notamment à la politique énergétique du pays.

Cela revient à dire que tant que cette politique énergétique, dans ses différents volets, n’est pas modifiée dans le sens d’une libéralisation totale du secteur, la problématique de l’adhésion restera incertaine, voire non possible. La déclaration de Mme Mashayekhi montre que les pays membres de l’organisation ne manqueront pas de brandir leur veto face à l’Algérie pour la forcer à changer sa politique énergétique. C’est un message clair envoyé à l’adresse d’Alger qui est, apparemment, pressé d’accélérer son processus d’adhésion. Mais, l’Algérie est-elle prête à revoir ses positions stratégiques pour accéder aux exigences de l’Organisation mondiale du commerce ? Les dossiers soulevés par la responsable de la Cnuced ne sont pas des moindres et constituent, à n’en pas douter, une véritable source d’embarras tant les changements à ce niveau ne seront pas faciles à mettre en œuvre. Mme Mashayekhi a, en effet, clairement signifié que l’Algérie sera appelée à ouvrir ses services énergétiques à la concurrence et à renoncer au double prix de l’énergie pour adhérer à l’organisation.

Synthèse de Ahlem, algerie-dz.com
D’après Liberté