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L’agriculture peu productive en Algérie

samedi 4 juillet 2009, par Samir

La productivité du secteur de l’agriculture en Algérie demeure faible ce qui explique l’importance de la facture d’importations alimentaires du pays.

L’agriculture en Algérie.

Pays potentiellement agricole, l’Algérie, dont les produits agricoles représentaient plus que le tiers de ses exportations au cours des premières années d’indépendance (1963-1966), est devenue par excellence l’un des gros importateurs de produits alimentaires à l’échelle africaine avec une facture de 8 milliards de dollars en 2008. La tendance s’est inversée progressivement au fil des années avec les différentes transitions qu’a connues le secteur depuis l’indépendance en substituant presque les hydrocarbures à l’agriculture. Au cours des premières années d’indépendance, l’Algérie a hérité d’une agriculture qui représentait plus de 20 % du produit intérieur brut, occupait plus de la moitié (55 %) de la population active et exportait pour plus de 1,1 milliard de dinars annuellement, ce qui représentait 33 % des exportations totales du pays. Ces exportations couvraient largement les importations alimentaires (0,7 milliard de dinars par an). La contraction de la demande locale suite au départ de la population européenne, qui représentait le quart (25,3 %) de la population urbaine, et la fermeture des débouchés extérieurs ont laissé apparaître d’importants excédents agricoles (vins, agrumes, fruits et légumes frais, orge, viande ovine). L’agriculture assura ainsi, au cours de ces premières années, le financement d’une partie des importations, relais assuré, à partir de 1967, par les hydrocarbures.

La surface agricole utile a baissé de 60 % en trente années. En 1990, I’Algérie ne disposait plus que de 0,30 ha de SAU par tête d’habitant (contre 0,73 ha en 1962), une moyenne légèrement inférieure à celle du Maroc (0,35 ha) et de la Tunisie (0,63 ha). Au-delà de ce ratio, il faut mettre l’accent sur la mauvaise structure de ce potentiel productif. Les zones agricoles à potentialités naturelles favorables ne couvrent que 1,4 million d’hectares, soit à peine un cinquième de la SAU. L’effort d’investissement consenti au cours des décennies 1970 et 1980 dans l’agriculture était de 2 milliards de dinars en moyenne par an et n’a pas permis la reproduction élargie du capital fixe agricole (bâtiments et infrastructures agricoles, plantations, réseaux d’irrigation et de drainage, cheptel...). La part de l’agriculture dans la création des richesses nationales a chuté à moins de 10 %. Au cours de la décennie 1980, la valeur ajoutée agricole a représenté, en termes constants, 7 à 8 % du PIB par an. Sa place dans la population active occupée en 1989 n’est que de 23 % avec une quasi-stagnation de l’emploi agricole entre 1985 et 1990. Suite à cette déstructuration progressive du secteur et son impact négatif sur le plan social et économique, les pouvoirs publics ont décidé de revenir, par la suite, à la terre à travers des plans d’investissement tout en impliquant les populations rurales et en les faisant contribuer au développement de l’agriculture. Il s’agit du plan national de développement agricole lancé en 2000 et qui est devenu plan national de développement agricole et rural (PNDAR). Pour certains, ce programme a été une réussite puisque l’Algérie est parvenue à couvrir l’ensemble des produits maraîchers comme elle a réussi à augmenter sa production de céréales, entre autres.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant