Accueil > INTERNATIONAL > L’éducation sexuelle pour freiner le nombre de mères célibataires au Maroc

L’éducation sexuelle pour freiner le nombre de mères célibataires au Maroc

vendredi 13 mai 2011, par Rédaction

Les experts affirment que l’éducation sexuelle est urgemment nécessaire au Maroc pour réduire le nombre de grossesses non souhaitées et de mères célibataires.

L’éducation sexuelle pour freiner le nombre de mères célibataires au Maroc.

Chaque jour, 83 femmes donnent naissance à un enfant en-dehors des liens du mariage au Maroc. Les nouveaux résultats d’une enquête nationale de huit mois sur le phénomène des mères célibataires révèlent le besoin croissant d’une éducation sexuelle dans le royaume. L’illétrisme, la pauvreté et le manque d’éducation sexuelle à la maison et à l’école sont les principales causes du phénomène des mères célibataires, a expliqué Nadia Cherkaoui, de l’Institut national de solidarité avec les femmes en détresse (INSAF), qui a publié son rapport le 30 avril. En 2009, le nombre de mères célibataires était de 27 199. Le nombre d’enfants abandonnés cette même année au Maroc était de 8 760, soit une moyenne de 24 bébés chaque jour. "Alors qu’auparavant, la plupart des grossesses illégitimes étaient dues au viol, aujourd’hui, elles sont dues à un consentement dans le cadre des relations amoureuses", a dit la présidente de l’INSAF, Mariem El Othmani. "Ce phénomène touche de plus en plus les adolescentes et les élèves tant en milieu urbain que rural."

Ventilées par âge, 61 pour cent des mères célibataires sont âgées de moins de 26 ans, et 32 pour cent sont âgées de 15 à 20 ans. En termes de statut socio-économiques, cette étude révèle que les travailleurs saisonniers constituent 56 pour cent des mères célibataires au Maroc, tandis que 29 pour cent sont sans emploi. La plupart des mères célibataires ont une connaissance insuffisante de la contraception, a expliqué la sociologue Salima Bahaoui. Elle a ajouté qu’il est essentiel de briser les tabous et d’assurer, dès l’école primaire, une meilleure sensibilisation. "L’éducation sexuelle est malheureusement un concept mal perçu" au Maroc, a ajouté Bahaoui. "Il est considéré comme étant une incitation à la débauche, alors qu’on doit le prendre comme un moyen de prise de conscience permettant de ne pas tomber dans des fléaux comme les mères célibataires et les enfants abandonnés. C’est dans l’intérêt de la société." Les autorités commencent à prendre conscience de la nécessité d’une éducation sur le sujet. Le ministère des Affaires islamiques est favorable au recours aux morchidates, les conseillères religieuses féminines, pour jouer un rôle majeur dans ce domaine en conformité avec la charia.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après Magharebia