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L’industrialisation de l’Algérie

samedi 4 juillet 2009, par Samir

Le processus d’industrialisation de l’Algérie lancé après l’indépendance n’a pas été un grand succès malgré les milliards investis.

L’industrialisation de l’Algérie.

Après l’indépendance de l’Algérie en 1962, la récupération des richesses nationales intervient dans le contexte d’un vaste mouvement de nationalisation de l’investissement étranger dans le tiers-monde qui a duré jusqu’à la moitié des années mille neuf cent soixante-dix. La nationalisation des biens vacants après le départ des colons (logements, entreprises, commerces, terres, cinémas…) a visé à les soustraire à l’appropriation sauvage. Le 19 juin I965, le Président élu auparavant est destitué et c’est le discours du sursaut révolutionnaire qui prend le pas, du fait que l’Algérie serait au bord de la faillite. Il fallait la redresser, grâce à un pouvoir fort qui résiste aux évènements et aux hommes, à travers trois axes : la révolution industrielle, la révolution agraire et la révolution culturelle, en prenant comme base le plan économique du programme de Tripoli qui repose sur la dominance du secteur d’Etat, comme fer de relance de l’économie nationale, à travers les grosses sociétés nationales. Le 24 février 1971, c’est le secteur des hydrocarbures qui est nationalisé, et une société étatique, Sonatrach, est créée, à laquelle est attribué le monopole de la filière (la participation étrangère ne peut dépasser 49 % du capital). Dans la stratégie algérienne de développement, la priorité est accordée à l’industrie, considérée comme seule à même de propulser rapidement le pays dans la modernité.

En effet, avant les années 1980, l’Algérie avait mis en œuvre un plan d’investissement dans diverses industries lourdes, avec l’objectif de créer une industrie industrialisante. Alimenté essentiellement par les ressources pétrolières, ce plan avait donné naissance à de grandes sociétés publiques, dont la majorité ont fini par disparaître, faute d’une gestion transparente et performante. Du fait de la compression de la demande sociale durant la période précédente et surtout grâce au cours élevé du pétrole, les réalisations porteront sur les infrastructures, la construction de logements et l’importation de biens de consommation et au final, un programme anti-pénurie et la construction sur tout le territoire national de souks el-fellah. Après la chute des cours du pétrole en 1986, la crise économique s’installe dans le pays. Ce qui avait poussé, à l’époque, les décideurs économiques à opter pour la restructuration des entreprises publiques. Et ce à travers un processus de filialisation. Cependant, ces changements n’avaient pas contribué à l’amélioration de la situation financière de ces entités économiques ni à l’amélioration des rendements et de la productivité.

En 1989 et 1990, c’est l’application des réformes avec l’autonomie de la banque centrale, la tendance à la convertibilité du dinar, la libéralisation du commerce extérieur, une tendance à l’autonomie des entreprises et l’appel, très timidement, à l’investissement privé national et international sous le slogan « le secteur privé facteur complémentaire du secteur d’Etat ». Au fil des ans, les entreprises se sont détériorées financièrement. Comme solution, les pouvoirs publics ont opté pour le processus de privatisation. Une démarche rejetée au début par l’Union générale des travailleurs algériens (UGTTA) mais qui a fini par se ranger aux côtés des décideurs en approuvant le projet en 2004. Lancée au milieu des années 1990, la privatisation des entreprises n’a commencé à être appliquée qu’une décennie après, dans le cadre du passage de l’économie centralisée à l’économie de marché, dans le contexte du libre-échange et de la mondialisation. Mais en dépit du consensus arraché au partenaire social, l’opération s’est soldée par un échec. Très peu d’entreprises ont trouvé preneurs. Les pouvoirs publics ont reconnu cet échec à maintes reprises et ont décidé d’opter pour une autre solution afin de booster l’industrie nationale. On parle aujourd’hui de la création de 13 nouvelles grandes entreprises - ou les 13 championnes - à partir d’entreprises publiques déjà existantes dans divers secteurs tels que la pétrochimie, la pharmacie, la sidérurgie.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant