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L’investissement en Algérie souffre de la bureaucratie

dimanche 31 août 2008, par Rédaction

L’investissement hors hydrocarbures en Algérie est victime de nombreux freins dont la bureaucratie, la corruption et l’économie informelle.

L’investissement hors hydrocarbures en Algérie reste faible.

Ce constat a été fait par le professeur Abderrahmane Mebtoul dans un entretien accordé au quotidien économique français les Echos en fin de semaine dernière. Selon M. Mebtoul, « le terrorisme bureaucratique représente à lui seul plus de 50 % des freins à l’investissement hors hydrocarbures en Algérie » dont l’élimination implique « l’amélioration de la gouvernance et une plus grande visibilité et cohérence dans la démarche de la politique socio-économique ». Par ailleurs, « la léthargie du système financier pourrait représenter 30 % des raisons de blocage », d’après le professeur Mebtoul qui souligne le fait qu’il faut « plusieurs mois » pour le virement d’un chèque d’une région à une autre. A cela s’ajoute la marginalisation du secteur privé puisque les banques publiques continuent à accaparer 90 % des crédits octroyés. Pourtant ces banques publiques ont carrément été saignées par les entreprises publiques en Algérie avec un assainissement qui a coûté au trésor public « plus de 40 milliards de dollars entre 1991 et 2007 », entraînant des recapitalisations répétées, fait remarquer, l’économiste.

Ainsi après les 4 milliards de dollars de recapitalisation entre 2000 et 2003, l’Etat a de nouveau prévu 3 milliards de dollars dans le cadre de la loi de finances complémentaires pour 2008. En outre, l’absence d’un marché foncier libre en Algérie et l’inadaptation du marché du travail à la demande constituent également des freins à l’investissement hors hydrocarbures, sans compter l’aspect sécuritaire. Ce dernier, selon le professeur Mebtoul représente environ 10 % des raisons de blocage, alors qu’il « dépassait les 50 % entre 1991 et 1997 », estime-t-il. Le taux reste néanmoins « important, car sans la paix, il faut être réaliste, il ne peut y avoir d’investissement durable en Algérie ». D’ailleurs, selon lui, « les attentats terroristes visent justement à freiner le développement du pays pour accroître les tensions sociales » et les récents attentats qu’a connus le pays ne devraient pas, affirme-t-il, « freiner les investissements étrangers dans le secteur vital des hydrocarbures », ni dans les autres secteurs.

Les raisons sont que l’Algérie occupe une place prépondérante dans le marché mondial de l’énergie car elle assure une grande partie des approvisionnements de l’Europe et d’autre part, « les investisseurs étrangers sont sûrs d’être payés car la pays dispose d’une situation financière assainie », en raison principalement d’une rente pétrolière confortable qui fait qu’aujourd’hui les réserves de change dépassent 130 milliards de dollars. Tout ce que peut craindre le pays, selon le professeur Mebtoul, c’est « une prime de risque supplémentaire ». Aujourd’hui, afin de redonner espoir à la population, d’en finir avec tous les types de contraintes et « d’éviter une crise tant politique que socio-économique », M. Mebtoul a affirmé qu’il faudra « entre 2010 et 2012 doubler le produit intérieur brut, soit 260 milliards de dollars avec une diminution des sections rentes ». Globalement, souligne-t-il, « l’Algérie doit tenir compte du processus de mondialisation, en s’y adaptant », notamment à travers « une volonté politique de libéralisation maîtrisée, devant tenir compte des transformations du monde, se fondant sur les grands espaces régionaux ».

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant