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La Banque d’Algérie aurait pu agir contre El Khalifa Bank

lundi 29 janvier 2007, par Samir

Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Leksaci, n’aurait pas transmis son rapport sur El Khalifa Bank au ministère des finances selon Mourad Medelci qui avoue n’avoir pas été assez intelligent pour agir.

Mourad Medelci critique la Banque d’Algérie.

Une situation qui a poussé le premier argentier du pays à dire qu’avec l’éclatement de ce scandale et les informations sur les opérations mafieuses d’El Khalifa Bank, il n’avait pas de quoi être fier de lui, en ce sens qu’il a terni l’image de l’Algérie et entamé sa crédibilité. Soit. Toutefois, ni M. Mourad Medelci ni le gouvernement (avec tout le sens de la pérennité) ne peuvent avancer comme argument l’ignorance. On se rappelle qu’en 1999, des députés avaient interpellé leur institution en exigeant l’ouverture d’une enquête sur le développement fulgurant du Groupe et sur l’origine de la fortune de Rafik Abdelmoumene Khalifa qui, en un laps de temps extrêmement court, s’était transformé d’un simple pharmacien en un milliardaire avec des ramifications dans les structures de l’Etat.

Avec cette précision que les débats de l’Assemblée nationale étaient publics et de surcroît retransmis en direct sur l’unique. Même la déclaration en 2000 de Benachenhou, premier argentier de l’Algérie, qui présentait la loi de finances complémentaire devant la Chambre basse, selon laquelle « les banques algériennes représentent un véritable danger pour la sécurité de l’Etat », n’a pas eu son effet, si ce n’est une levée de boucliers de part et d’autre. Alors que, pour aussi « prophétique » que fût cette affirmation, il n’en demeure pas moins qu’elle s’est vérifiée sur le terrain. Car ce qui vaut pour Khalifa aujourd’hui vaut pour les autres banques qui ont fait l’objet de détournements, de dilapidations, etc. qui s’élèvent à des milliers de milliards. Il va sans dire que les arguments de l’absence d’informations ne peuvent être fondés. Ne serait-ce que parce que, depuis maintenant près d’une décennie, les responsables et les hauts cadres sont quasiment toujours les mêmes, en dépit du fait qu’ils n’exercent pas les mêmes fonctions. Ils ont toujours été dans les arcanes de l’Etat à quelque niveau de responsabilité que ce soit.

Dès lors, il s’en trouvait au moins un parmi eux qui, même de manière informelle, pouvait attirer l’attention sur les risques et les dangers. Cependant, il semblerait, et Mourad Medelci l’a relevé hier, qu’il y ait eu absence de perspicacité. « Ce n’est qu’avec le recul que je me dis que, si j’étais un peu plus perspicace, j’aurais pris les mesures conservatoires qui s’imposaient à l’époque. » En plus clair, tout le monde savait, mais personne n’agissait. C’est dire que les affaires de la communauté sont gérées au jour le jour. Cela veut dire que les mesures draconiennes n’interviennent que quand les affaires éclatent, quand il est presque trop tard. Pourtant, le témoin qui était l’hôte de la cour de Blida hier n’a pas caché que ce genre de mesures conservatoires (suspension des opérations de commerce extérieur) ont été appliquées à une autre banque privée, en l’occurrence l’Union Bank de Brahim Hadjas en 1999. Certes, le climat et la situation économico-politiques du pays n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui.

Synthèse de Samir, algerie-dz.com
D’après la Tribune