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La Kabylie se souvient de Matoub Lounès

dimanche 25 juin 2006, par Kahina

La Kabylie commémore le 8ème anniversaire de l’assassinat de Matoub Lounès, qui a été victime d’une embuscade terroriste sur la route de Aït-Douala près de Tizi Ouzou le 25 juin 1998.

La Kabylie se souvient de Matoub Lounès.

Hier, à Taourirt Moussa, comme il y a déjà une année, lors du 7e anniversaire et comme il y a déjà huit ans, le jour de son assassinat, ses fans affluaient sur sa maison dont la porte ne se ferme jamais. Comme de son vivant. Il l’a même chanté en 1990 : “Tabburt melmi its ghelqagh” ! Deux jeunes filles de Larbâa Nath Irathen sont déjà là. Elles devancent ce triste anniversaire de vingt quatre heures. Elles ne peuvent pas attendre jusqu’à demain. Il suffit de lire dans leur regard pour constater que Matoub Lounès leur circule dans les veines.

Derrière le siège où elles sont assises, un grand cadre est accroché. On y voit Matoub en compagnie de Djamila, sa muse et sa femme pendant sept ans. Un jeune tente de faire une observation : « Ils se ressemblent, n’est-ce pas ? ». L’une des deux filles rétorque avec un sourire qui dissimule très mal sa tristesse : « Non, ils ne se ressemblent pas, c’est seulement parce que chacun convient à l’autre que vous faites cette remarque ». Et on se demande si sans l’existence de Djamila, Matoub aurait pu composer les plus belles chansons d’amour dans l’histoire de la poésie kabyle.

Nourredine Medrouk, porte-parole de la fondation Matoub confirme : « Chaque jour, la maison reçoit entre 50 et 100 personnes. Ça continue sur les 365 jours de l’année ». Nourredine Medrouk, tout comme les autres membres de la fondation, sont en colère car l’Etat, qui s’est engagé au début de l’année à réhabiliter Matoub Lounès semble s’être rétracté. Les animateurs de la fondation en veulent pour preuve la non-attribution de la subvention qui avait pourtant été promise par les représentants de l’Etat afin de prendre en charge les festivités de l’année Matoub-Lounès qui comprenaient principalement trois axes majeurs : la caravane, le mega-concert de la Coupole et enfin un colloque international sur la vie et l’œuvre de Matoub Lounès qui devait se tenir à l’université de Tizi Ouzou.

La vérité, toute la vérité sur les auteurs et les commanditaires de l’assassinat de Matoub reste le leitmotiv de la mère du chanteur le plus engagé d’Algérie. Une revendication scellée et non négociable que partagent des millions de Kabyles, ceux des montagnes. Cette vérité est synonyme de l’honneur de toute une région qui, à travers Matoub, a perdu un repère et un héros intemporel.

Synthèse de Kahina, algerie-dz.com
D’après la Dépêche de Kabylie