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La Russie dévoile ses muscles

mardi 2 septembre 2008, par Rédaction

La Russie a lancé une sorte d’avertissement à l’Occident sur la question géorgienne en réitérant sa détermination à gérer à sa manière le dossier du Caucase.

Vladimir Poutine le premier ministre de la Russie.

C’est une vaste campagne de mots, cette fois-ci, tandis que les canons se sont tus. Le président russe ne s’est pas gêné, comme l’ont fait ses prédécesseurs au temps des plus durs affrontements de la guerre froide, d’attaquer les ambitions hégémonistes américaines à travers le monde. S’adressant à des chaînes de télévisions russes, il explique clairement que la Russie s’efforce de contenir l’expansionnisme américain à ses portes. Un message certainement en combinaison avec celui de son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui s’est adressé directement aux grandes puissances pour les mettre en garde à propos de leurs manœuvres portant sur la question géorgienne : « Si au bout du compte les Etats-Unis et leurs alliés ne choisissent ni leurs propres intérêts ni ceux du peuple géorgien mais choisissent plutôt le régime Saakachvili, ce sera alors une erreur aux proportions historiques. » Le ton est franc, direct voire menaçant - tandis que l’Union européenne (UE) était au même moment, hier, en réunion pour décider d’une réaction ferme à l’encontre de la Russie accusée d’ingérence négative depuis le début de cette guerre indépendantiste de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie - face à une république géorgienne dont Moscou n’a jamais accepté les accointances pro-occidentales.

L’appui militaire de l’armée russe lors de cette guerre éclair a permis aux Ossètes indépendantistes de résister à l’assaut répressif de Tbilissi le mois dernier. A présent, la diplomatie russe demande expressément un embargo international sur la fourniture de matériel militaire à la Géorgie comme l’a signifié Lavrov lors d’une intervention officielle à l’Institut russe des relations internationales. « Pour commencer, il serait juste d’imposer un embargo sur les armes destinées à ce régime, jusqu’à ce que d’autres autorités refassent de la Géorgie un Etat normal. » Une suggestion qui répond aussi à la prétention des autorités géorgiennes de faire sanctionner les dirigeants russes par l’UE. Pression un peu naïve de Tbilisssi puisque, comme sur le terrain militaire, l’Occident ne semble pas vouloir affronter le géant russe et, de l’aveu du président français Nicolas Sarkozy à la veille du Conseil européen de Bruxelles qui s’est tenu hier, la tendance était plutôt à la recherche d’un « dialogue ferme avec la Russie pour apaiser la crise dans le Caucase (...) l’heure des sanctions n’est certainement pas venue ».

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après Le Jeune Indépendant