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La Russie veut redessiner la carte de l’Europe

jeudi 28 août 2008, par Samir

La Géorgie a accusé la Russie de vouloir redessiner la carte de l’Europe après la reconnaissance russe de l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud.

La Russie et la carte de l’Europe.

Le chef de la diplomatie britannique, David Miliband, a exprimé de façon éloquente le sentiment qui domine dans certaines chancelleries européennes et aux Etats-Unis. En déclarant que sa visite en Ukraine avait pour but la formation de « la coalition la plus large possible contre l’agression russe en Géorgie », le premier responsable du Foreign Office donne l’impression de parler d’une prochaine offensive contre un pays tyrannique qui a envahi son voisin. On croirait entendre l’ancien président américain George H. W. Bush parler de l’Irak des années 1990-1991. Mais la Russie de 2008 est loin d’être l’Irak de 1990, tant s’en faut. D’ailleurs, le président Dmitri Medvedev a annoncé la couleur : « Une nouvelle guerre froide ne fait pas peur à la Russie », a-t-il déclaré. Pour le Kremlin, l’équation est simple. « La balle est dans le camp des Européens », a expliqué le président russe.
« Et si ce qu’ils veulent c’est une dégradation de nos relations, ils vont l’avoir. Mais s’ils veulent maintenir des relations stratégiques, ce qui est tout à fait dans l’intérêt de la Russie et de l’Europe, et bien, j’en dis que tout sera pour le mieux., a-t-il ajouté.

Dans un contexte géopolitique global en Eurasie, la Russie abat ses cartes. En réponse à l’accord sur le bouclier antimissile signé la semaine dernière entre la Pologne et les Etats-Unis, le président russe a déclaré hier que « ces missiles sont proches de nos frontières et constituent une menace pour nous. Cela va générer une tension supplémentaire et nous devrons y répondre d’une façon ou d’une autre, naturellement par des moyens militaires ». Il y a quelques jours, la Russie a signé avec la Syrie des contrats portant sur l’achat d’armements russes par Damas. Certains avaient même évoqué un accord sur l’installation d’un système antimissile russe en Syrie, et des facilités militaires pour les forces navales russes au port de Tarsus. Le gouvernement israélien s’est inquiété de ce rapprochement syro-russe. Dans le même ordre d’idées, l’annonce par la Corée du Nord, avant-hier, de la suspension du démantèlement de son programme nucléaire, en réponse à la violation par les Américains de l’accord des Six, semble loin d’être une coïncidence de calendrier avec les soubresauts caucasiens. Un autre moyen de pression que les Russes peuvent enclencher concerne le dossier nucléaire iranien. Les Américains ont besoin de la voix de la Russie au Conseil de sécurité, dans l’éventualité d’une escalade entre Washington et Téhéran. On voit mal le Kremlin accepter d’être sanctionné pour sa politique dans le Caucase et apporter dans le même temps son soutien à un nouveau train de sanctions contre Téhéran, par exemple.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant