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La Suisse s’intéresse à l’Algérie

jeudi 1er juin 2006, par Kahina

La conseillère suisse Micheline Calmy-Rey est en visite en Algérie pour tenter de relancer et de renforcer la coopération entre Berne et Alger.

Micheline Calmy-Rey.

La présence suisse en Algérie remonte au XIXe siècle lorsque de nombreux colons ont traversé la Méditerranée pour ensemencer la Mitidja, cette grande plaine qui s’étend au sud d’Alger. Certains vieux Algériens se souviennent encore du domaine des Borgeaud, une famille d’origine vaudoise. Pendant la guerre d’indépendance contre la France, le trésor du FLN (Front de libération nationale algérien) était géré à Genève.

En outre, la diplomatie suisse a tenu un rôle capital d’intermédiaire entre les indépendantistes algériens et les émissaires du gouvernement de Paris, notamment durant les tractations qui se sont déroulées sur territoire français autour de Genève, à Lugrin et aux Rousses, avant d’aboutir aux accords d’Evian. En cette circonstance, la délégation algérienne était placée sous la protection de la Suisse qui avait accordé aux représentants du FLN le statut diplomatique. De plus, un grand nombre de dirigeants algériens ont séjourné en Suisse romande, parfois durant de longues années.

Il convient de tabler sur cette histoire commune en évitant les fautes commises par des grandes banques suisses qui, à l’époque où l’Algérie traversait une grave crise économique et politique, ne lui ont pas apporté leur aide. Or, les Algériens ont la mémoire longue, pour les bienfaits comme pour les rebuffades. Maintenant que l’Algérie est riche de devises gazopétrolières et qu’elle va consacrer quelque 60 milliards de dollars à ses infrastructures, ces mêmes gnomes de Zurich ont accouru, pensant glaner quelques intérêts.

Il leur fut répondu poliment que l’Algérie n’avait pas besoin de banques suisses pour voler au secours de la victoire. Ce sont leurs concurrentes américaines (Citibank), françaises (BNP, Société Générale) et allemandes qui ont pignon - plutôt pognon - sur rue à Alger. Même si elle doit affronter la redoutable concurrence des Chinois, Italiens - très en pointe - et Américains, l’économie suisse peut jouer sa carte dans, au moins, trois domaines : la construction (l’Algérie doit bâtir un million de logements en cinq ans), les installations agricoles (notamment les systèmes d’irrigation) et l’arbitrage juridique.

Synthèse de Kahina
D’après la TDG