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La gestion de l’argent public en Algérie fait débat

jeudi 11 septembre 2008, par Rédaction

La gestion de l’argent public en Algérie.

L’Algérie perd des centaines de milliards de dinars par an en raison de la mauvaise gestion de l’argent public.

La nécessité d’une gestion plus stricte de ces revenus de l’Algérie s’inscrit aussi dans le bon sens en ce qu’elle est censée conduire les acteurs économiques à mieux baliser leurs modalités de gestion, à s’imposer des limites dans les dépenses de fonctionnement et à opérer des recentrages dans leurs objectifs. Cependant, il ne suffit pas de décréter la rigueur pour qu’elle devienne réalité, encore faut-il l’organiser et la concrétiser sur le terrain. En principe, les exigences de circonspection, de vigilance et de prévention ne sont pas sélectives ; elles ont vocation à s’imposer là où se déploie une activité financière. Parmi les thématiques auxquelles l’exécutif devrait quand même accorder une attention particulière, on peut citer celles relatives à la politique salariale en Algérie, au contrôle budgétaire et aux opérations de commerce extérieur en ce que leur pratique illustre assez bien les contradictions et les dysfonctionnements généraux de la gestion des ressources financières.

La politique salariale continue d’être conduite sous l’angle des revendications sectorielles qui la sous-tendent, occultant ainsi systématiquement le rapport aux notions de performance et de contrepartie et les interdépendances supposées en découler. Il ne s’agit certes pas de réhabiliter les approches éculées du nivellement par le bas mais d’assainir la gestion des salaires, ce qui passe par l’élimination des incohérences qui affectent les modes de rémunération en Algérie. Comment, par exemple, l’Etat devrait-il faire face de façon convaincante à la surenchère qui marque les revendications de certaines catégories de personnels (élus de la nation, P-DG d’institutions publiques, magistrats...) ? En matière salariale, le besoin de cohérence constitue en même temps un besoin de cohésion plus global qui réfère au corps social dans son ensemble. Parmi les mécanismes susceptibles de répondre à cette attente, le contrat de performance instauré dans le secteur économique reste intrinsèquement et techniquement intéressant mais ses résultats n’ont toujours pas été évalués.

Le contrôle budgétaire nécessite lui aussi une approche rénovée notamment dans son influence sur la conduite des affaires économiques en Algérie. Au-delà du chiffrage des ressources allouées et de leur consommation, il devrait en effet être question d’évaluer les retombées du budget sur les résultats de l’entreprise ou de l’administration concernée et d’effectuer s’il y a lieu les ajustements correspondants. La mise en œuvre d’une telle démarche devrait être pensée de telle sorte qu’elle induise une prise de conscience collective autour d’une activité déployée généralement en vase clos et n’intéressant qu’un nombre restreint de cadres. Le contrôle budgétaire, fonction sinon marginalisée du moins réduite à sa dimension comptable, devrait être totalement reconsidéré dans les entreprises économiques et les institutions administratives, pour une meilleure prévention des risques de mauvaise gestion.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant