Accueil > ALGERIE > La grogne des pharmaciens en Algérie

La grogne des pharmaciens en Algérie

dimanche 24 décembre 2006, par Rédaction

La menace de grève des pharmaciens en Algérie fait suite au refus du gouvernement de répondre favorablement aux revendications du Syndicat national algérien des pharmaciens d’officine qui exige la réévaluation de la marge bénéficiaire.

Les pharmaciens d’Algérie déplorent la faiblesse de leur marges

Le président du SNAPO pour la capitale, M. Zemmouchi, a indiqué hier, en marge des « journées nationales pharmaceutiques » organisées au palais de la culture (Alger), que l’option de recourir à la fermeture des officines en guise de protestation n’est pas à écarter si « les blocages » persistent d’ici le premier trimestre 2007. Le responsable syndical a brossé un tableau peu reluisant de la situation des pharmaciens en Algérie, dont plusieurs auraient, d’après lui, décidé de vendre leur officine à cause des charges de plus en plus intenables mais aussi à cause de leur marge bénéficiaire établie à 23% et qui n’a pas bougé depuis plus d’une vingtaine d’années.

Le SNAPO, dont la revendication à ce sujet est la revalorisation de la marge bénéficiaire à hauteur de 50%, rejette en bloc les propositions du comité interministériel installé pour statuer sur la question. Ainsi, d’après le syndicaliste du SNAPO, le comité interministériel aurait ramené la marge bénéficiaire à 19%, alors que les pharmaciens, dit-il, assistent impuissants à l’augmentation des charges et à la hausse, à hauteur de 80%, de tous les produits pharmaceutiques ces dernières années. Le problème de la marge bénéficiaire des pharmaciens en Algérie a été également abordé par Mme Hamrour Souad, la présidente nationale du SNAPO, lors de son introduction d’ouverture.

Elle expliquera à son tour qu’il y a 20 ans, les marges étaient beaucoup plus conséquentes et que, malgré le dépôt de plusieurs dossiers pour la revalorisation de celle-ci au niveau des départements concernés, rien n’a été fait. « Le médicament est devenu un enjeu qui nous dépasse », tonne la présidente du SNAPO, en soulignant que les officines ont perdu 25% de leur chiffre d’affaires depuis 25 ans. Les « journées nationales pharmaceutiques du SNAPO », placées sous le thème « La pharmacie, entre impératif économique et exigences de santé publique », ont été l’occasion de débattre de plusieurs problèmes auxquels sont confrontés les pharmaciens et les producteurs nationaux. La dernière sortie du ministre de la Santé, M. Amar Tou, sur « le manque de fiabilité des médicaments fabriqués dans notre pays », n’a pas été appréciée par certains intervenants.

Le professeur Mansouri, de la faculté de pharmacie à l’université d’Alger, sans citer nommément le ministre, a tenu à dénoncer de tels propos en rappelant que l’Algérie dispose aujourd’hui de 4 laboratoires très performants et qui sont conventionnés avec 17 laboratoires étrangers. « Nous sommes l’un des rares pays au monde à faire des contrôles systématiques de tous les médicaments depuis 1995 », a-t-il déclaré, en indiquant que cela coûte énormément d’argent à l’Etat. Il faut savoir que l’Algérien consomme en 2006 24 euros en médicaments contre 13 en 1979. Un Européen, par contre, consomme aujourd’hui pas moins de 550 euros en médicaments, contre 89 en 1979.

L’Algérie consomme, d’après le SG de l’Union nationale des opérateurs en pharmacie (UNOP), M. Aït Saïd, 0,2% du marché mondial du médicament. 60% des factures d’importation des médicaments concernent des produits traitant de maladies chroniques telles les pathologies, les maladies cardio-vasculaires, etc. Mais ce qui irrite plus que tout les pharmaciens, c’est, semble-t-il, le manque de considération des responsables du secteur à leur égard en ne voulant pas les associer dans la prise de décisions qui les concernent pourtant en premier lieu.

Synthèse de Mourad, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran