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La jungle des sondages en Algérie

samedi 8 avril 2006, par Kahina

L’Algérie ne dispose d’aucun cadre juridique réglementant les sondages d’opinions, laissant la voie libre à toutes les exagérations et les lectures tendancieuses.

Le marché mondial des sondages ne cesse de progressersoutenu par la forte demande des multinationales, qui veulent connaître au mieux leurs consommateurs.

Réagissant sur le dernier sondage sur les médias algériens réalisé par la société IMMAR (entreprise française), Mohamed Abassa, fondateur du premier institut de sondage en Algérie, a affirmé que « des escrocs ne peuvent pas produire des sondages fiables, ni ici, ni ailleurs ». Selon lui, chez nous, « n’importe quel individu, de quelque pays qu’il soit, quel que soit sa formation, son niveau ou sa moralité, quel que soit son métier, peut s’établir en Algérie et faire des sondages ».

Dans ce même contexte, M. Abassa ajoutera que « certains se déclarent ici boîte multinationale alors qu’ils sont RMIstes ou au chômage dans leur pays d’origine ». « Comment peut-on être au RMI en France et milliardaire en Algérie ? », s’est-il interrogé. Tout en affirmant que la majorité des « décideurs des multinationales sont généralement des tunisiens, marocains, libanais, égyptiens, ou français (...) qui sévissent en maître dans ce secteur », le fondateur de l’Institut de sondage a tenu à signaler que « ces boîtes agissent en territoire conquis et méprisé.

Aucune autorité de contrôle ni de régulation ne leur demande des comptes ; elles agissent impunément à leur guise », a-t-il encore précisé. « Je me sens profondément humilié quand je vois débarquer chez moi des équipes de sondeurs égyptiens, tunisiens, français, etc. et personne ne leur demande des comptes », a-t-il ajouté. Devant cet état des faits, ce dernier qualifie cela de « très grave », dans la mesure où « des sociétés étrangères de communication pillent l’Algérie avec, naturellement, la complicité intéressée, c’est-à-dire, payée des responsables locaux ».
« Il n’existe aucun instrument institutionnel de contrôle des travaux de sondage », a-t-il ajouté.

Synthèse de Kahina, algerie-dz.com
D’après la nouvelle république