La mort pour Saddam Hussein ?

Les Irakiens auront-ils le sentiment que la justice a été « rendue » dans un procès entièrement contrôlé par l’occupant et qui a tourné à la parodie ? Surréaliste, le Premier ministre irakien a demandé aux Irakiens « d’exprimer leur joie dans le calme » alors que le conseiller à la sécurité nationale, Mouffaq Al-Roubaï, craignant une explosion de colère a annoncé le couvre-feu à Baghdad et trois autres villes ainsi que la fermeture de l’aéroport de la capitale.

Dans un Irak vraiment libre, le procès aurait inévitablement mis au jour les liens de Saddam Hussein avec l’administration américaine et la terrible guerre par procuration qu’il a menée contre l’Iran. Tout cela a été soigneusement gommé dans une parodie de procès. Le premier président de la cour spéciale, un peu trop soucieux du droit, avait été poussé à la démission pour être remplacé par des supplétifs judiciaires. La « démonstration » de la justice de la « zone verte » a été si affligeante que les chaînes d’informations arabes ont renoncé à diffuser les scènes du procès dont certains passages étaient censurés.

Sans surprise, le procureur général, Jaafar Al-Moussaoui, avait requis le 19 juin dernier, la peine de mort contre Saddam Hussein et son demi-frère Barzan al-Tikriti, et l’ancien vice-président Taha Yassine Ramadan. La légitimité du tribunal étant plus que douteuse, le président irakien avait refusé de plaider coupable ou non coupable et a utilisé le procès pour réaffirmer qu’il était le président légitime de l’Irak et pour considérer qu’il est jugé par un occupant et non par un tribunal irakien. Le président irakien, arrêté dans des conditions humiliantes, ne se faisait guère d’illusion et il a profité de ce procès pour appeler les Irakiens à ne pas s’entretuer et à s’unir contre l’occupation.

Synthèse de Kahina, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran