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La politique monétaire de l’Algérie fait débat

lundi 8 septembre 2008, par Rédaction

La politique monétaire de l’Algérie et le refus de la Banque d’Algérie de réévaluer le dinar divisent les experts du secteur financier.

Le dinar algérien et la politique monétaire de l’Algérie.

La polémique autour de la réévaluation du dinar algérien par la Banque d’Algérie continue. Les avis des économistes sur ce sujet sensible divergent et tandis que certains affirment que le moment n’est pas opportun pour une réévaluation de la monnaie nationale, d’autres soutiennent qu’une révision à la hausse du dinar est nécessaire pour faire décoller notre appareil productif. De nombreux experts en finan-ces défendent une politique de réévaluation du dinar algérien qui autoriserait, selon leurs avis, une meilleure redistribution des richesses issues du pétrole entre la population. Un dinar fort réduirait également la part des capitaux transférés par les groupes étrangers vers l’extérieur de l’Algérie. La réévaluation du dinar pourrait surtout profiter aux cadres algériens dans la mesure où elle permettrait une valorisation des ressources humaines et du savoir faire en Algérie. Grâce au dinar faible, la main d’œuvre algérienne est l’une des moins chères dans toute la zone euro-méditerranéenne et même nos voisins tunisiens ou marocains rémunèrent mieux leur main d’œuvre.

Avec une main d’œuvre bon marché et des prix de produits et de services aussi élevés que ceux pratiqués dans les pays européens, les salariés algériens sont les premiers pénalisés par la dévaluation du dinar. Un enseignant algérien touche l’équivalent de 220 euros charges comprises soit la moitié du salaire mensuel d’un Rmiste français (un chômeur touche en France 420 euros de prime RMI et avec la nouvelle RSA cette prime va s’élever au dessus de 520 euros Ndlr). Un médecin algérien est payé dans le meilleur des cas 500 euro soit presque la moitié du salaire minimum garanti en France. Le savoir faire en Algérie ne « paye pas de mine » ce qui explique en grande partie la fuite des cerveaux algériens vers l’étrangers. Selon les derniers statistiques, il existe plus de 350.000 cadres algériens à l’étranger. Une grande perte pour l’Algérie, disent les économistes. Avec des rémunérations dérisoires, les salariés algériens sont confrontés en outre à la cherté de la vie, puisque tous les services et les produits sont proposés en Algérie à des prix presque identiques. Cette situation fait le bonheur des centaines d’entreprises étrangères implantés en Algérie qui ont accès à l’une des mains d’œuvres les moins chères du monde. Un ingénieur payé 500 euros charges comprises contre plus 5.000 euros eu Europe, un ouvrier qui touche moins de 200 euros contre près de 2.000 euros de l’autre côté de la Méditerranée.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Financier