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La pollution menace les plages en Algérie

mardi 20 juin 2006, par Ahlem

Sur les 534 plages que compte l’Algérie, seulement 309 plages sont autorisées à la baignade, alors qu’elles étaient 293 en 2005.

La décision d’autoriser ou non la baignade dépend du taux de germes pathogènes dans l’eau de mer en fonction de normes, c’est à dire de valeurs limites des paramètres microbiologiques et physico-chimiques qui définissent les qualités des eaux de baignade, fixées par le décret du 10 juillet 1993. Ces taux sont donnés par les résultats d’analyses effectuées en laboratoire sur des échantillons d’eau de mer prélevés par les techniciens de l’environnement. Cette opération est dictée par le décret du 10 juillet 1993 qui la confie aux structures de l’Environnement, en liaison avec les organismes et les institutions, pour l’essentiel sanitaires, concernés par ce problème.

La fréquence minimale des prélèvements d’eau de mer et le nombre d’échantillons et d’analyses à effectuer sont donnés par un arrêté interministériel. Du 1e juin au 30 septembre, qui correspond à la durée de la période estivale « réglementaire » en Algérie, cette fréquence est multipliée par quatre. En principe, d’après la réglementation, en cas de détérioration de la qualité des eaux, le wali doit interdire la baignade jusqu’à rétablissement de la situation normale. Les plages interdites à la baignade sont, l’expérience l’a montré, aussi fréquentées que les plages supposées propres, ce qui signifie que ces mesures sont totalement inopérantes.

En fait, le degré de pollution des plages est fonction de la distance qui les sépare des lieux de déversement des eaux usées, directement ou à travers l’oued-égout. Si elles sont polluées, c’est parce que les effluents issus de la côte se jettent en mer à l’état brut sans aucun traitement. 43 % ou plus de la population réside sur le littoral (pourtant réputé ceinture de sismicité du globe) auxquels s’ajoutent les vacanciers durant la période estivale. Une centaine d’agglomérations, une soixantaine de zones et d’installations industrielles et les meilleures exploitations agricoles sont concentrées sur la frange littorale et rejettent leurs eaux usées en mer soit directement par les collecteurs d’égouts soit par les oueds sans passer par une station d’épuration en état de fonctionnement, auxquelles il faut ajouter celles générées par le tourisme balnéaire.

La loi du 5 février 2002 sur le littoral fait obligation aux agglomérations côtières de plus de 100 000 habitants de se doter d’une station d’épuration des eaux usées et à celles de moins de 100 000 habitants, de procédés quelconques d’épuration. Mais la loi ne fixe aucune échéance aux communes. Résultat : seules les plages situées dans les zones enclavées qui n’abritent ni agglomération ni activité économique échappent à cette fatalité de la pollution. Pas pour longtemps, puisque les promoteurs-prédateurs sont à la recherche du profit de ce côté. Autre fléau des plages : le pillage du sable. La loi interdit de la façon la plus absolue l’extraction du sable des plages. Les contrevenants encourent un emprisonnement de six mois à deux ans et une amende de 200 000 DA à 2 millions de DA ou l’une de ces deux peines.

Synthèse de Ahlem, algerie-dz.com
D’après la nouvelle république